Le Centre de documentation des droits de l'homme à Béjaïa, que dirige M. Saïd Salhi, continue son cycle de formation et d'initiation aux droits de l'homme. Avant-hier, à l'occasion du 30e anniversaire du Printemps berbère, le Centre ou la Maison des droits de l'homme a abrité un atelier de discussion autour de tamazight et de sa mise en perspective en matière de droits, culturel et linguistique. L'atelier a été animé par Brahim Tazaghart, ancien animateur du MCB, auteur en tamazight et éditeur. L'ancien animateur du MCB n'est pas venu parler seulement de son expérience de militant et de créateur dans le domaine amazigh, mais appeler à la rupture et surtout à offrir des perspectives à la problématique berbère à travers une initiative qu'il vient de lancer avec un certain nombre de personnes. Il appelle à faire des dix années à venir, “une décennie pour la promotion de la langue amazighe”, qui nécessite, selon lui, “une prise en charge sérieuse, rigoureuse et ambitieuse.” Pour l'auteur et traducteur en tamazight, il faut profiter de l'occasion qui se présente, le 30e anniversaire du Printemps berbère de 1980, pour amener tout un chacun à faire des choix. Lesquels choix passent, selon lui, par des engagements à faire de la prochaine décennie celle de la promotion de la langue amazighe. Pour cela, a-t-on expliqué dans l'avant-projet soumis à débat, il s'agit de mettre un terme à l'attentisme et au flou dans la conduite de la lutte pour tamazight, sortir de la logique de la réaction et anticiper sur les enjeux à venir, mettre un terme à toutes les instrumentalisations, il y va de l'avenir de tamazight et de l'intégrité de ses locuteurs et enfin, de réaliser les conditions objectives permettant à tamazight d'accéder au statut de langue officielle. L'une des propositions phare des rédacteurs de l'avant-projet consiste en l'organisation d'une “conférence nationale des langues”, de laquelle seront dégagées des recommandations pour “une politique linguistique cohérente et claire.”