La route nationale 1, très importante, est dans un état lamentable, notamment le tronçon entre El Menéa, chef-lieu de daïra, et Hassi El Gara, qui enregistre quotidiennement le passage de centaines de véhicules, camions et engins de gros tonnages dans un incessant flux nord-sud, vers Timimoun et In Salah et, inversement, vers Ghardaïa et au-delà. La protesta semble devenir le seul moyen d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur les conditions de vie déplorables des citoyens de plusieurs contrées du pays. C'est le cas des habitants de Hassi El Gara, commune relevant de la daïra d'El Menéa, à 270 km au sud du chef-lieu de wilaya de Ghardaïa, qui ont adopté la protesta pour se faire peut-être enfin entendre en haut lieu. Après avoir à maintes reprises interpellé les autorités locales sur les dangers encourus et le risque sanitaire patent auxquels ils sont confrontés, suite aux travaux entamés par les autorités consistant en la réfection d'un tronçon routier ainsi que de quelques rues et ruelles de leurs quartiers, mais dont la réalisation traîne en longueur, les habitants des quartiers populaires de Slimani et Dhoui sont sortis en masse et procédé à la fermeture d'un tronçon de la RN1, sur une distance de plus d'un kilomètre. Amassant et déposant sur toute la longueur du tronçon toutes sortes d'objets hétéroclites, en sus d'amas de pierres et de buses en béton, destinées à la base au réseau d'assainissement, chantier aussi ouvert et traînant en délai d'exécution, les citoyens s'insurgent contre la lenteur exagérée pour la pose du bitume sur tous les espaces et périmètres décapés, laissant ainsi place à la poussière envahissante et étouffante au moindre souffle de vent ou de passage d'un véhicule. Au quartier Zouitel, la population crie sa colère suite aux nombreuses maladies, notamment respiratoires, apparues depuis le lancement de ces travaux. Toutes les maisons environnantes sont envahies par une couche de particules poussiéreuses provenant de ces travaux. Ils exigent que l'APC procède en toute urgence, et ce tout le temps que dureront ces “damnés travaux qui nous empoisonnent le semblant d'existence que nous menons, à l'arrosage régulier, permanent et systématique des rues et ruelles. Les femmes enceintes, les enfants et les malades chroniques restent les plus fragiles à ce danger sanitaire à grande échelle”, affirme Boudjemâa. Et d'ajouter “qu'il n'y a qu'à se rapprocher des structures sanitaires pour s'en convaincre”. Il se demande, par ailleurs, “comment se fait-il qu'une route nationale aussi importante du pays soit délaissée dans cet état, notamment ce fameux tronçon entre El Menéa, chef-lieu de daïra, et Hassi El Gara, qui enregistre quotidiennement le passage de centaines de véhicules, camions et engins de gros tonnages dans un incessant flux nord-sud, vers Timimoun et Aïn Salah et inversement vers Ghardaïa et au-delà ?” Ils se sont même substitués aux autorités en érigeant eux-mêmes des espèces de ralentisseurs de fortune pour inciter les utilisateurs à lever le pied du champignon, en traversant cette populeuse agglomération aux nombreuses infrastructures et établissements éducatives et scolaires, comme l'importante école chahid Ibn- Abderrahmane. Le souvenir du tragique accident ayant coûté la vie à une gamine au quartier Elmaddi est encore vivace dans les esprits et personne ne souhaiterait son abominable réédition. Les citoyens que nous avons approchés ont tous unanimement demandé que les rues et ruelles des quartiers de Sid El Hadj Bouhafs, de Bedrianne et de Zouitel soient en toute urgence réhabilitées, affirmant que les conséquences sur la production de la datte commencent à se manifester, notamment par l'apparition de la maladie dite boufaroua, parasite tueur de palmier.