Le rideau est tombé sur le Centre des conventions d'Oran qui a abrité durant 3 jours la 16e Conférence du gaz naturel liquéfié (GNL) lors d'une cérémonie de clôture marquante à plus d'un titre. En effet, quelle image plus parlante que celle du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui n'avait aucun de ses homologues à ses côtés et aucune autre personnalité “de son rang” lors de cette cérémonie qui s'est déroulée mercredi soir à l'auditorium du CCO. Parmi les seuls présents, Ernesto L. Anadon, président de l'Union internationale du gaz et du comité directeur du GNL16, ainsi que son vice-président Alain Goy, remerciera les organisateurs pour leur travail et leurs efforts dans “des conditions particulières”. Du côté algérien, il aura fallu que le wali d'Oran prenne la parole pour qu'une allusion, la première depuis le début du GNL 16, soit faite à la personne du chef de l'Etat, qui a choisi de donner le nom du Chahid Mohamed Ben Mohamed au CCO. Quant au P-DG de Sonatrach par intérim, Abdelhafid Feghouli, il sera pour sa part omniprésent à cette cérémonie de clôture, intervenant à deux reprises et organisant même la dernière conférence de presse du GNL16. Et c'est finalement celui-ci avec son ministre qui remettra symboliquement le flambeau à Jay Coplan, le président de l'Association américaine du gaz et membre du comité du GNL17 qui se tiendra en 2013 à Houston au Texas (Etats-Unis). Pour le ministre de l'Energie et des Mines, ce GNL16 fut une succession de tentatives pour en rehausser l'impact, pour en faire un événement marquant dans le monde du gaz. Le fait le plus frappant, et qui résonnera encore comme un échec, est bien la 10e réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) qui a eu lieu le 19 avril, durant ce GNL16. Il n'en sortira aucune décision probante et donc n'aura aucun impact sur la situation actuelle d'excédent de l'offre de gaz sur les marchés mondiaux. Pour le ministre de l'Energie et des Mines, ce n'est pas faute d'avoir essayé, avant et pendant la réunion du FPEG, de forcer la main à la Russie et au Qatar pour les rallier à sa position de réduire l'offre afin de provoquer une remontée des prix du gaz. Mais pouvait-il en être autrement alors que les enjeux stratégiques et financiers de certains pays du FPEG et non des moindres sont concurrents. Affaibli quoi qu'il en dise, par l'éclatement des scandales de Sonatrach, Chakib Khelil n'avait plus ni atouts ni poids politique pour faire basculer en sa faveur une décision “historique à Oran”. À un autre niveau, le déroulement du GNL16, qui a souvent brillé par le cafouillage et la désorganisation, là aussi rien ne fut comme espéré par les organisateurs. Tout d'abord sur le nombre des participants, qui de 3 000 délégués est retombé à 1 000, dont seulement 500 étrangers et 500 Algériens. Le volcan islandais venant comme une bouée de sauvetage pour expliquer les défections en masse puisque seulement 6 sessions ont pu avoir lieu sur 11. Premières conséquences, la facture financière des déploiements humains sans précédent de près de 20 000 policiers, la réquisition de l'administration et nombre de son personnel tout comme celui de Sonatrach. Une flotte de bus dont plusieurs acquis pour la circonstance pour assurer le déplacement des invités et qui circulait parfois avec pas plus de 5 personnes à son bord. Et que dire des deux ferries de croisière de luxe resté 5 jours au port d'Oran, pour 3 millions d'euros et quasiment vides durant leur présence au port. Les factures de l'ensemble des travaux d'aménagement, d'embellissement faits dans l'urgence et qui n'ont pas encore livrés tous leurs détails.