À Béjaïa, le Front national algérien (FNA) se veut discret. Il faut dire que le parti a engagé un vrai chantier. Celui de se restructurer. C'est donc avec la même circonspection qu'il a tenu, le 19 avril dernier, son conseil de wilaya. Pourtant, le FNA compte de nombreux élus dont quatre à l'APC de Béjaïa, soit autant de sièges que le FFS, le RCD et le PT ; le FLN, le parti majoritaire, ne les devançant que d'un siège.À l'issue de son conseil de wilaya, le FNA a rendu publique une déclaration dans laquelle il se positionne sur un certain nombre de questions. Il reprend à son compte les revendications démocratiques exprimées pacifiquement par les jeunes de la région, lors du Printemps berbère d'avril 1980 et en mai 1981. Le FNA n'a pas omis d'évoquer les “tristes et regrettables événements qui ont secoués la wilaya durant le Printemps noir” et, s'agissant des victimes de la répression, le parti de Moussa Touati s'est incliné devant la mémoire des jeunes qui avaient crié haut et fort leur attachement à l'identité nationale. En guise de perspectives, la formation de Moussa Touati propose aux jeunes de s'impliquer davantage et de faire valoir leur citoyenneté à travers “la gestion des collectivités locales et des institutions nationales” et de faire avancer leurs idées pour un changement pacifique et la démocratisation des institutions. Le FNA, quant à lui, conclut la déclaration, demeure engagé à poursuivre la “vulgarisation de ses principaux fondements, qui sont la justice pour tous les Algériens et l'équité entre les citoyens”. Par ailleurs, on apprend du président du bureau de wilaya, M. Mourad Kerrouche, que le leader du FNA, M. Moussa Touati, animera un meeting populaire, le samedi 1er mai à la Maison de la culture de Béjaïa. L'escale béjaouie du fondateur du FNA a pour objet aussi la restructuration du parti.