Les organisations patronales du secteur privé siégeant à la tripartite proposent, quant à elles, 10 à 20% en termes de revalorisation. Conformément aux décisions de la 13e réunion tripartite qui s'est tenue les 2 et 3 décembre 2009, l'UGTA et les organisations patronales du secteur privé signataires du pacte économique et social se sont réunies hier au siège de la Confédération algérienne du patronat, à l‘hôtel El-Aurassi (Alger), “pour consolider le travail des experts concernant les conventions collectives dans le secteur privé”. “Ce n‘est pas encore finalisé. Rien n'a encore été décidé”, a annoncé le secrétaire général de l'UGTA, M. Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui venait juste d'écouter le président de la Confédération algérienne du patronat dire à la presse que les entreprises affiliées aux organisations patronales du secteur privé siégeant à la tripartite consentent à accorder 10 à 15% d'augmentation à leurs salariés, “selon les capacités de chaque entreprise”. L'UGTA veut plus. La Centrale syndicale revendique une hausse entre 15 et 35%. “C'est beaucoup”, estiment les patrons, faisant valoir le règlement “des problèmes posés à l'entreprise”. Pour M. Abdelmadjid Sidi-Saïd, “l'essentiel est d'arriver à un consensus pour que les salariés du secteur privé bénéficient eux aussi des augmentations comme c'est la cas pour le secteur économique public”, refusant d'avancer des chiffres. Le secrétaire de l'UGTA regrette que certaines organisations patronales, sans les nommer, n'aient pas rejoint ce mouvement. Si les organisations patronales du secteur privé consentent une hausse de 10 à 20%, elles demandent, en contrepartie, “le règlement des problèmes qui se posent à l'entreprise”, rappelant la mise en place dans ce sens de quatre commissions de travail sur les retraites, les allocations familiales, les mutuelles sociales et le crédit documentaire. Et puis, il faut tenir compte de la productivité. Selon le président de la CAP, “les choses évoluent positivement”. Pour rappel, le gouvernement, l'UGTA et les organisations patronales ont convenu, le 3 décembre 2009, de la mise à jour des conventions de branches dans le secteur public et des conventions collectives “cadres” dans le secteur privé. Les partenaires ont également convenu que cette mise à jour tiendra compte de la réalité de chaque entreprise, notamment celle des entreprises financièrement déstructurées de la préservation de l'emploi et de l'outil de production, de la nécessité d'augmenter la productivité des entreprises, et de la nécessité de ne pas remettre en cause les programmes d'assainissement et de modernisation engagés par l'Etat propriétaire dans le secteur économique public. Le secrétaire général de l'UGTA affirme que les augmentations des salaires qui seront décidées, une fois la convention signée le 1er mai prochain, seront appliquées par toutes les entreprises affiliées aux organisations patronales signataires du document. “Il ne faut pas lier les négociations à la présence ou pas de section de l'UGTA au sein de ces entreprises, sinon on mettra vingt ans”, a-t-il affirmé. Pourtant, il faut bien un interlocuteur qui puisse négocier le niveau d'augmentation dans chaque entreprise, puisque, et le président de la CAP insiste sur cet aspect, la hausse des salaires dépendront de la capacité financière des entreprises. Dans le public, ce sont bien les fédérations sectorielles qui ont négocié les conventions de branches.