Une rencontre-débat se tiendra, aujourd'hui à Alger, entre le patronat privé et l'UGTA sur principalement la politique des salaires, sur initiative de la Cipa, la confédération des industriels et producteurs algériens. Elle fait suite, indique un communiqué de cette organisation patronale privée, à une réunion organisée le 26 avril dernier portant sur le lancement des conventions de branche, et qui a regroupé le Chef du gouvernement, l'UGTA, les SGP et la représentation patronale. À la rencontre-débat participent le secrétaire général de l'UGTA et les présidents des organisations patronales privées CAP, CGEA, Cipa, CNPA, Seve. Une question brûlante sera abordée : faut-il augmenter les salaires des travailleurs dans les entreprises de production de biens et services ? La revalorisation des salaires s'agissant du secteur productif s'appliquera-t-elle au cas par cas, c'est-à-dire en tenant compte de la santé financière de l'entreprise. Inversement, le réajustement salarial sera-t-il global, en un mot touchant toutes les entreprises ? En tout état de cause, une décision de la tripartite sur la hausse du salaire minimum, le SNMG, s'appliquera à toutes les entreprises ? La revendication de l'UGTA porte justement sur des augmentations “en cascade”. En clair, toute revalorisation du SNMG entraîne l'augmentation de tous les salaires. Ce qui est actuellement rejeté par le gouvernement pour qui une telle hausse des salaires ne peut être supportée par l'économie. Elle entraînera la fermeture de nombre d'entreprises. Le Forum des chefs d'entreprise, lui, s'est également prononcé pur une augmentation des salaires. Cette mesure, selon lui, poussera la consommation, ce qui aura des effets positifs sur l'entreprise algérienne. Ainsi, au cours de cette rencontre sera abordée la problématique des salaires. La réunion pourrait contribuer à baliser les discussions sur l'augmentation des salaires, objet de la tripartite de septembre prochain. Par ailleurs, le texte relève que la rencontre-concertation abordera ce que la Cipa appelle les défis auxquels doit faire face l'entreprise algérienne : “Comment demeurer compétitifs et créer de l'emploi ? Comment faire face à l'environnement actuel que subit l'entreprise algérienne après la signature de l'accord d'association avec l'UE et l'entrée prochaine à l'OMC ?” Pour la Cipa, cela implique une véritable politique économique fondée sur des choix clairs et soutenus par l'ensemble des acteurs économiques et sociaux. Ainsi, on s'achemine vraisemblablement vers une mesure de hausse des salaires de l'urgence. En termes de perspectives, on reste loin d'une politique des salaires adossée à la productivité et la performance ? N. Ryad