RESUME : Samir tient tant à Kamélia qu'il accepte d'adopter le bébé de Lydia. Ils officialisent leur union à la mairie. La gynécologue prépare un dossier médical au nom de Kamélia. Lydia se laisse faire même si l'idée lui déplaît… 48eme partie Kamélia et Samir préparent leurs familles aux changements qui vont s'opérer dans leur vie. Les deux familles n'en reviennent pas. S'ils n'ont fait aucune remarque quant à leur officialisation, ils ne peuvent se taire lorsqu'ils parlent de s'installer à Annaba. - J'ai été muté, leur dit-il. Je pars cette semaine... - Et Kamélia, comment se fait-il que tu sois d'accord ? l'interroge sa mère. - Je ne vois pas pourquoi cela me déplairait ? rétorque-t-elle. Je retourne à Paris chercher mes affaires. - Pourquoi cette précipitation ? Qu'est-ce que tu me caches ? - Pourquoi faut-il toujours tout expliquer aux autres quant à nos choix ? soupire-t-elle. On va vivre notre vie loin de vous, comme on veut. On n'est pas obligés de faire comme vous vous le voulez. - Je ne veux pas te mettre en colère, insiste Houria. Mais je ne comprends pas pourquoi... - Il n'y a rien à comprendre ! Il faut accepter les choses. Moins d'une semaine après, elle part en France, et Samir, de son côté, à Annaba. Il loue un appartement assez spacieux. Il pense à la venue du bébé, prévue dans un mois. Le fait que ce soit l'enfant de Lydia ne le contrarie plus. Car ses sentiments, pour elle n'ont point changé. Il ne l'aime pas plus qu'avant et il est loin de lui avoir pardonné. Il aimerait bien prendre exemple sur Kamélia. Elle est si tolérante et si patiente. Depuis qu'elle est au courant de la dramatique situation que vit sa cousine, elle a comme par enchantement oublié tout le mal qu'elle lui a fait. Lui n'y parvient pas mais il se sent disposé à aimer l'enfant. En habitant loin d'Alger et de sa région, elle ne pourra plus les importuner. Aussitôt à Paris, elle achète tout un trousseau pour le bébé. Puis les jours suivants, elle met fin à son contrat de travail et réunit toutes ses affaires. Ayant encore des examens en fin d'année, elle décide de revenir pour les passer. Elle ne peut pas rester plus longtemps sachant que Lydia pouvait accoucher d'un jour à l'autre. Elle tient à être près d'elle. Quand elle rentre au pays, elle ne prend pas l'avion d'Alger, à la déception de sa mère, mais celui d'Annaba. Samir l'attend à l'aéroport. Il est fou de joie de la retrouver mais aussi parce que Lydia a eu un garçon. Kamélia n'en croit pas ses oreilles. Elle lui confie tous ses bagages et décide de partir sur-le-champ à la clinique où Lydia est hospitalisée. Lydia est heureuse de la voir débarquer avec fleurs et cadeaux pour elle et le bébé. - Comment l'as-tu prénommé ? lui demande-t-elle en le prenant dans ses bras. - C'est ton enfant, répond Lydia. C'est à toi de lui donner un prénom comme tu t'apprêtes à lui donner une identité et une vie décente. - Je l'appellerais Youcef. Mais dis-moi, comment vas-tu ? - Tout s'est bien passé, répond-elle. J'ai hâte de quitter la clinique. Mon travail m'attend. Je veux retrouver un semblant de vie normale. - Lui as-tu donné le sein ? demande Kamélia. - Non, je refuse même de le prendre dans mes bras. C'est pour ne pas compliquer les choses, s'excuse-t-elle. Elles le sont déjà assez comme ça sans que j'y mette mes sentiments. Kamélia, compréhensive, appelle Samir pour qu'il la rejoigne rapidement. - Elle doit sortir de nos vies, lui dit-il. Elle doit tourner la page. Quelques jours après, Lydia reprenait sa vie d'avant, s'efforçant d'oublier cette terrible expérience. Quant à Kamélia et sa petite famille, ils partent vivre en France. Elle et Samir sont des parents comblés. Leur fils leur donne tant de bonheur. De son côté, Lydia a repris ses études de médecine et fait même une spécialité en dermatologie. Elle travaille dans une clinique privée. Elle vit toujours à Zéralda et n'a pas refait sa vie. Six ans après, tenant à donner une fête pour la circoncision de Youcef, ils rentrent au pays. C'est l'occasion pour la famille de se retrouver. Une occasion pour Lydia et Youcef de se connaître. Personne ne peut comprendre pourquoi l'enfant adore sa tante, pourquoi elle est si triste dès qu'il s'éloigne d'elle. A. K. (À suivre)