RESUME : Lydia et Houria se rendent à Thénia. Samir a été suturé à deux endroits de la tête. Il s'inquiète pour sa famille. Lydia va parler au directeur de l'hôpital pour le faire transférer à Alger. Ce dernier, compréhensif, accepte. Lydia suit de très près l'ambulance… 60eme partie -Papa ! Papa ! Le cœur serré, Lydia est émue en voyant l'enfant tendre les bras vers son père. Ce dernier le prend et le serre doucement. Ils sont heureux de se retrouver. Kamélia pleure. Ils sont revenus de loin. Ils auraient pu mourir. - Allez, lui ordonne sa mère, essuie tes larmes. Dieu soit loué, vous êtes vivants. Un médecin interne entre dans la chambre et demande à Samir de le suivre. - Vous resterez deux ou trois jours en observation. Si vous avez des nausées, des vomissements ou des étourdissements, je tiens à en être informé, lui dit-il. Samir le lui promet. Tout comme lui, Kamélia reste en observation pendant quarante-huit heures. Comme ils n'ont aucun signe inquiétant, les médecins les autorisent à quitter l'hôpital. La famille se retrouve enfin. Youcef et Samir portent encore leurs bandages et Kamélia gardera son plâtre, trois semaines. Lydia reste auprès d'eux jusqu'au jour de leur retour en France. Elle prend soin d'eux et leur change les pansements. Elle remonte le moral à sa tante et l'aide à recevoir la famille et les amis venus prendre des nouvelles. Elle sait que le temps est compté. Alors elle s'occupe de Youcef, joue avec lui, prend des photos d'eux. Elle veut un maximum de souvenirs et surtout le marquer. Elle ne veut pas qu'il l'oublie. Le fait de savoir qu'il tient à elle, la réconforte. Un matin où Samir et Houria étaient sortis, elle en profite pour discuter avec sa cousine. - As-tu pensé à ce que je t'avais dit ? - Oui. - Alors, es-tu d'accord ? Kamélia secoue la tête. - Comment pourrais-je l'être ? réplique-t-elle. Je me vois mal dire à mon garçon que je ne suis pas sa mère ! Il va être bouleversé. Notre vie le sera à tout jamais. Comment peux-tu être aussi égoïste ? - Ce n'est pas pour moi, mais pour lui. S'il se retrouve seul, par malheur, il sera confié à d'autres ! - Dans le fond de ton cœur, tu dois regretter que moi et mon mari soyons encore vivants, dit Kamélia. - Non, ne dis pas ça, la prie Lydia. Même lorsque j'étais furieuse, je ne l'ai jamais souhaité ! Je ne suis pas aussi égoïste. - Si, puisque tu insistes ! - Ecoute, il n'a pas besoin de le savoir maintenant. Mais s'il devait vous arriver malheur ? Autant qu'il sache vers qui se tourner, réplique Lydia, déçue de ne pas être comprise. Je ne te demande pas de le lui dire mais écris une lettre que tu laisseras dans ton coffret à bijoux ou chez un notaire. Peu importe. Ce qui compte pour moi, c'est qu'il ne se retrouve pas seul ! L'accident que vous avez eu m'a ouvert les yeux sur l'essentiel ! - Oui. - Tu le feras ? Kamélia hoche la tête. - Je te promets de le faire. - Est-ce que je pourrais la lire ? La jeune femme secoue la tête. Elle ignore quand elle aura la force de l'écrire. Elle sait qu'elle ne le fera pas tout de suite. Elle est pressée de rentrer en France et de retrouver une vie normale. Elle veut à tout prix éloigner sa cousine de son fils. Elle ne supporte pas l'idée qu'il puisse lui arriver un autre malheur. Même si elle le lui a promis, elle n'a pas l'intention d'écrire cette lettre. Rien ni personne ne peut lui affirmer qu'elle mourra dans un proche avenir et que son fils se retrouverait entre les mains d'inconnus. Il a une famille. Personne ne l'abandonnera si le malheur venait à frapper à sa porte. Les peurs de Lydia sont injustifiées. Elle est décidée. Elle n'écrira jamais cette lettre. A. K. (À suivre)