La politique de lutte contre les cancers et la prise en charge des malades sur tout le territoire national a été en filigrane de la visite effectuée hier à Oran par le ministre de la Santé et de la Population, M. Saïd Barkat. Ce dernier s'est rendu notamment au Centre anticancéreux (CAC) de haï Bouamama, à l'ouest d'Oran, qui sort d'une série innombrable de problèmes et de retard pour l'installation et le fonctionnement d'équipements ultramodernes comme la radiothérapie et les accélérateurs avec tout ce que cela a eu comme conséquences sur la prise en charge des malades venant de tout l'Ouest. Une formation spécifique, pour 30 radiothérapeutes et 20 manipulateurs venus de plusieurs wilayas du pays, se déroule actuellement sur place. C'est le professeur Fahem qui a été spécialement sollicité depuis la France, pour assurer ce cycle de formation, rendu indispensable au vu des problèmes rencontrés dans l'utilisation des équipements spécifiques au traitement des cancers. S'agissant des équipements de radiothérapie, quel que soit le centre où ils sont installés, ils ne sont utilisés qu'à 40% de leurs possibilités en termes de soins. Les pannes et l'absence de manipulateurs compétents et capables de les faire fonctionner sont à l'origine de ces contre-performances. Au CAC d'Oran, le problème a traîné pendant des mois comme signalé au ministre par le personnel de la santé, évoquant des pannes à répétition et un contentieux avec le fournisseur Siemens. D'ailleurs, le ministre recommandera à ce que la question soit soulevée avec ce fournisseur qui doit être rappelé. La situation ne semble pas propre à Oran puisque des proches collaborateurs de M. Barkat nous ont expliqué que pour répondre à cette situation : “De nouveaux cahiers des charges, pour les équipements du type de radiothérapie et d'autres très coûteux sont en préparation et seront soumis à la commission des marchés, avec des précisions plus strictes sur la question de la maintenance et de la responsabilité du fournisseur”. Pour M. Barkat, la réalisation de pas moins de 7 centres anticancéreux à l'échelle nationale dont certains ont été “revus” pour être transformés en services de radiothérapie rattachés à des hôpitaux permettra une meilleure couverture de la population et l'amélioration des soins et traitement du cancer. C'est peut-être le début de la fin du calvaire pour les malades et de leurs proches contraints de se déplacer à Alger où à l'Est pour se faire soigner. Et M. Barkat de rappeler justement que 35 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année, alors que 13 000 malades attendent entre 6 et 12 mois pour obtenir un rendez-vous pour la radiothérapie.