Le ministre a exprimé le souhait de voir l'opérateur national de téléphonie mobile, Mobilis, se hisser à une position de leader dans son secteur. La messe est ainsi dite et cette fois-ci de la bouche même du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Devant de nombreux hauts cadres du secteur des télécoms représentant l'ensemble du pays et dans un lieu symbolique qui n'est autre que la résidence El-Mithaq, Hamid Bessalah a déclaré hier de manière catégorique : “Il n'est pas question de vendre OTA.” Il ne s'attardera pas sur le sujet, mais prendra à témoin un auditoire très attentif pour signifier d'une manière qui ne suppose aucune ambiguïté sur le niet absolu quant à la vente d'OTA de son nom commercial Djezzy. Hamid Bessalah persiste et signe sur “le droit de préemption sur la totalité du capital de cette entreprise”, expliquant à titre de rappel mais également en guise d'avertissement qu'il existe l'obligation de recours aux voies et règlements et que l'opérateur doit se tenir aux dispositions contenues dans le cahier de charges, comme il doit absolument informer sur l'éventualité de changement de propriétaire. “Tout est soumis à l'approbation de l'ARPT et aux autorités algériennes”, trancha-t-il. Ceci signifie-t-il pour autant l'épilogue de ce chapitre qui alimente tant de scénarios. Il n'en est rien. Les différentes versions nourries tout autour fleurissent de plus belle jusqu'à avancer la folle possibilité pour que OTA préfère carrément céder cette entreprise qui aujourd'hui, selon des indiscrétions, est devenue source d'ennuis après avoir été pendant bien des années une véritable poule aux œufs d'or. ATM Mobilis : l'ambition désormais de devenir leader du marché Ce rêve fou n'émane pas du DG par intérim Azouazou Mehmel qui pour l'instant préfère se montrer le plus discret possible mais plutôt du ministre des PTIC. “Mobilis se retrouve actuellement dans une situation spéciale. Je veux qu'elle devienne leader”, avancera-t-il conditionnant, bien entendu, cette ambition par l'obligation d'investissements à concéder à cet opérateur de téléphonie mobile dont le statut d'entreprise publique ne lui a valu jusque-là presque que des inconvénients. “Il faudrait avoir l'esprit d'objectifs qui n'est autre que celui de gagner le maximum de parts de marché”, clamera-t-il. Autrement dit, le ministre réclame plus de performances et soumet Mobilis à l'obligation de résultats en plaidant pour une nouvelle réorganisation et la mise en place d'outils nécessaires pour y arriver. Pour justifier ce vent d'optimisme, M. Bessalah compte les récentes statistiques (dernier trimestre 2009) qui font état de 3 millions de nouveaux venus chez Mobilis. Il s'agit d'abonnés qui ont migré de Djezzy vers l'opérateur historique. Cela signifierait-t-il que Djezzy est actuellement presque ex equo, en termes du nombre d'abonnés avec Mobilis ? La question reste dûment posée à plus forte raison que Nedjma, de son côté, dit aussi avoir récupéré un million de nouveaux clients qui ont préféré le sponsor officiel de l'équipe nationale plutôt que l'égyptien qui ne s'est pas embarrassé à humilier les Algériens. C'est donc des facteurs exogènes qui ont fait gagner des bonus à Mobilis et non pas une performance interne à l'entreprise. “Mobilis est à la croisée des chemins”, dira pour sa part M. Mehmel, en indiquant que le chiffre d'affaires de milliards de dinars et que l'objectif pour 2010 est de faire évoluer ce chiffre à 6%. Ambition bien modeste, mais plutôt raisonnable et logique eu égard aux défis qui attendent Mobilis. Il est question d'un nouveau système de facturation d'introduire les TPE dans les agences, de généraliser de Racimo aux postpayés, l'introduction de nouveaux cycles de facturation, de pérenniser le capital d'expérience, de diversifier les fournisseurs, de l'organisation de la bonne gouvernance. En somme, tout reste à faire en plus de la contrainte qui réside dans le retard de livraison du nouveau siège social de Mobilis, qui aujourd'hui est en fin de bail ; certains locaux sont à délocaliser tels que celui de Sidi Yahia sans savoir trop quoi décider. Algérie Télécom : vers l'acquisition d'une 3e liaison internationale “Nous allons créer une entité qui s'occupera exclusivement de la fibre optique”, a indiqué Moussa Benhamadi, P-DG d'Algérie Télécom, précisant que l'avenir réside dans cette technologie. Il annoncera, en outre, l'acquisition d'une troisième liaison internationale que celles orientées vers l'Espagne. “Nous avons besoin de liaisons sur l'Europe pour cela nous sommes obligés de louer chez Telefonica, ce qui nous revient extrêmement cher”, expliquera-t-il. Et d'ajouter que le choix s'est porté sur la fibre noire pour une plus grande capacité. M. Benhamadi parlera également de la pertinence de l'intensification de l'utilisation de l'Internet à haut débit à travers la technologie MSAN dont 400 000 accès seront opérationnels dès juin prochain en tablant sur 500 000 autres pour octobre et pas moins d'un million pour 2011. il plaidera, par ailleurs, pour la réhabilitation de la téléphonie fixe et la mise à niveau de l'ensemble des réseaux filaires ainsi que le réseau de transmissions et du RMS. En marge de la rencontre, Moussa Benhamadi a eu à se prononcer sur plusieurs questions inhérentes au groupe dont il a la responsabilité à commencer par le départ ou le maintien de Mehmel au poste de DG de Mobilis. “Il est à son poste et continue à faire son travail”, dira-t-il, louant toutes les qualités du personnage liées à ses compétences. Il reconnaîtra, cependant, que Azouazou Mehmel n'était pas assez armé pour tout ce qui dépassait l'aspect technique de ce poste et que cela s'acquiert avec le temps. En disposera-t-il pour rester au moins assez longtemps que ses prédécesseurs ? Le concerné se refusera à tout commentaire là-dessus. Le ministre, dans une intervention récente à la chaîne III, a pourtant confirmé son départ expliquant qu'il faudra du temps pour lui trouver un remplaçant. Hamid Bessalah, qui tiendra aujourd'hui un point de presse, s'est longtemps prononcé devant les cadres de son secteur en abordant dans les détails des orientations dont l'ensemble s'articule autour de l'application du grand projet de Algérie 2013.