Le procès tant attendu de H. F., l'ex-vice-président d'APW et propriétaire d'une société spécialisée dans la récupération, le traitement et la revente des déchets ferreux, accusé de fraude fiscale, faux et usage de faux sur document à caractère commercial, corruption et complicité de détournement de denier privé, a débuté hier devant le tribunal criminel d'Annaba. Aux côtés de l'homme d'affaires, 9 autres accusés dont le directeur de Fersid et des entrepreneurs privés principalement de l'est du pays, ainsi que de nombreux témoins à charge et à décharge. Selon l'arrêt de renvoi, le préjudice subi autant par le complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El-Hadjar que par l'administration des impôts d'Annaba et d'El-Tarf serait d'environ 1,1 million de dollars, représentant le produit de la vente considérée comme fictive par les enquêteurs et par le parquet de 8 000 tonnes d'acier par H. F. à la filiale de Sider. Toujours, selon l'acte d'accusation, le négociant en ferraille se serait rendu coupable d'une évasion fiscale de l'ordre de 5,5 milliards de dinars dans la wilaya d'Annaba et de 7 autres milliards de dinars dans la wilaya d'El-Tarf, soit au total : 120 milliards de dinars qu'il aurait détournés dans des affaires scabreuses aux relents de corruption et de trafic d'influence. À la barre où il a été présenté en premier, l'accusé a nié en bloc les accusations dirigées contre lui. Il a non seulement rejeté les charges retenues contre lui, mais aussi les dépositions qu'il a lui-même faites aux enquêteurs, comme le lui fera remarquer le juge. Il ne pourra tout de même pas prouver son innocence dans l'affaire de détournement et de fausses facturations des quantités de déchets ferreux car les faits démontrés par les enquêteurs et par le juge d'instruction sur ce point étaient accablants. Les aveux des complices de H. F. font ressortir que les prétendus transporteurs travaillant pour lui n'avaient fait que simuler des livraisons au complexe et que les navettes étaient en réalité vides. Un simulacre, qui était accompli avec la complicité des agents de sécurité de Fersid au moyen de faux papiers et de faux cachets humides contre d'authentiques bons de réception. Il a même été prouvé que certains transporteurs n'avaient même pas de camions et qu'au moins l'un d'entre eux était décédé depuis l'année 2000 ; bien avant que H. F. n'intègre le domaine de la récupération de ferraille. Le directeur de Fersid était en cours d'audition au moment où nous mettions sous presse.