On l'appelait “Petite Suisse”, elle est devenue une grande décharge à ciel ouvert. La wilaya de Tizi Ouzou a, depuis des lustres, perdu ses attraits touristiques. C'est justement pour voir comment relancer cet atout, qui est le tourisme, lui qui a développé bien des contrées, que l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou a organisé, mercredi, une journée d'étude consacrée à cette problématique. Inaugurant les travaux de ce séminaire, le wali de Tizi Ouzou a insisté sur la professionnalisation du secteur du tourisme. Pour le chef de l'exécutif, il s'agit d'un secteur important ; et la région qui possède des potentialités qui n'existent nulle part ailleurs peut sortir de l'ornière pour peu qu'on développe un tourisme qui réponde aux standards internationaux. Avec la création d'un centre d'information et d'orientation touristique, le même responsable espère arriver à doter la wilaya d'une carte touristique. Mais un seul préalable : la prise en charge de l'aspect environnemental. Effectivement lorsque l'on dénombre quelque 1 400 décharges sauvages à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou, le tourisme ne peut qu'être un vain mot, un slogan vide de sens. Pour sa part, le président de l'APW a présenté quelques éléments de réflexion en introduction au débat en plénière. Estimant que le tourisme reste le parent pauvre du développement, Mahfoud Belabbas ne s'explique pas qu'avec d'énormes potentialités, la région reste à la traîne. Les raisons ne manquent pas. “Nous ne pouvons ignorer la situation sécuritaire qui ne favorise pas l'amorce de cette dynamique touristique dans notre région, notamment en zones de montagne”, rappelle l'orateur, qui énumère d'autres handicaps comme l'insuffisance d'infrastructures hôtelières et touristiques ainsi que les infrastructures de base et d'accompagnement. Que faire alors ? Pour juguler cette inertie, l'élu suggère d'abord d'engager des investissements publics visant la mise à niveau du secteur du tourisme. De plus, les 8 ZEST (zones d'extension touristique) gagneraient à être prises en charge en matière d'acquisition des assiettes foncières avant d'engager les aménagements prévus à et effet. “Nous sommes convaincus qu'on ne peut parler de développement local sans tourisme, comme on ne peut parler de tourisme sans tenir compte de la problématique environnementale”, considère encore M. Belabbas pour qui “l'articulation de l'ensemble de la chaîne touristique ne peut occulter le rôle éminemment important de la société civile et des organisations socioprofessionnelles”. À ce propos, la création d'un conseil de wilaya du développement touristique devient un impératif, estime-t-on. “Tizi Ouzou se doit de retrouver sa vocation touristique pour qu'elle soit élevée au rang des régions attrayantes dans le bassin méditerranéen”, dira-t-il. Cependant, cela implique “une vision globale de développement local global”. Le directeur du tourisme a présenté un état des lieux de son secteur accompagné des projets d'investissement touristique. Lors des débats, des recommandations ont été faites par les participants.