Alors que les Etats-Unis ont mis en garde dimanche Israël et les Palestiniens contre tout acte qui “saperait la confiance”, Israël n' pas tardé à bloquer les négociations indirectes en annonçant la poursuite de la colonisation à Jérusalem-Est, d'où l'appel, hier, de Mahmoud Abbas à Washington à réagir, comme elle l'avait promis. Comme l'ont prévu certains analystes de la scène proche-orientale, les négociations indirectes entre Israël et l'Autorité palestinienne sont sur le point d'être rompues. Ignorant les mises en garde américaines, Netanyahu a tout fait pour pousser les Palestiniens à stopper le processus. En effet, vingt-quatre heures seulement après le début des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens, Tel-Aviv a démenti par l'intermédiaire du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'Israël se soit engagé à geler pendant deux ans l'important projet immobilier juif de Ramat Shlomo à Jérusalem-Est, comme l'a annoncé le département d'Etat américain. Cette annonce a immédiatement poussé le président de l'Autorité palestinienne à appeler, hier, Washington à “réagir”. “L'Administration américaine doit réagir à ces actes israéliens car elle nous a promis” l'arrêt de la colonisation juive en Cisjordanie occupée, a déclaré Mahmoud Abbas. Il a insisté en ajoutant : “Il faut qu'elle réagisse.” Yasser Abed Rabbo, le conseiller du patron de l'OLP, avait affirmé samedi dernier que les Palestiniens ont reçu des “garanties” des Etats-Unis concernant la colonisation et “la nécessité d'y mettre fin”, notamment à Jérusalem-Est, avant de se lancer dans des pourparlers indirects avec les Israéliens. Ainsi, l'Etat hébreux n'a pas tardé à démentir cet engagement par la voix du bureau de Netanyahu, qui assuré qu'“aucun engagement israélien n'a été donné sur cette question”, tout en indiquant que comme prévu la construction ne commencerait pas avant deux ans. Ce démenti sonne comme une véritable gifle pour l'Administration Obama, laquelle avait mis en garde dimanche soir Israël et les Palestiniens contre tout acte qui “saperait la confiance”. Le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, a indiqué dans un communiqué : “Comme le savent les deux parties, si l'une ou l'autre prenait des mesures durant ces pourparlers qui, de notre point de vue, saperaient gravement la confiance, nous réagirions en les tenant pour responsables, afin de faire en sorte que les négociations continuent.” Crowley a également souligné que la première série de pourparlers indirects engagée dans la région par l'émissaire américain George Mitchell avait été “sérieuse et étendue”. Il a ajouté que Washington tient à “féliciter” tant le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu “qui essayent d'avancer dans des circonstances difficiles”. Dans le même ordre d'idées, il a fait remarquer que “les deux parties font certains gestes qui contribuent à créer une atmosphère favorable à des pourparlers réussis, comme l'engagement de Mahmoud Abbas d'œuvrer contre toute provocation et celui du Premier ministre Benjamin Netanyahu qu'il n'y aura pas de construction pendant deux ans au projet de Ramat Shlomo”.