Défi n Les fragiles pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens sous l'égide des Etats-Unis ont buté sur le contentieux explosif de la colonisation juive à Jérusalem-Est. Israël «tente d'embarrasser ou de défier les Etats-Unis», en refusant un gel de la colonisation à Jérusalem-Est, a affirmé hier, dimanche, un conseiller du président palestinien, Mahmoud Abbas, Nimr Hammad. Ce dernier réagissait aux propos d'un responsable israélien, proche du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qui a démenti tout engagement d'Israël à geler pendant deux ans un important projet immobilier juif à Jérusalem-Est annexée. «Aucun engagement israélien n'a été donné sur cette question», a-t-il dit à propos de ce projet de construction de 1 600 nouveaux logements. «Les déclarations israéliennes sont une tentative d'embarrasser ou de défier l'administration américaine», a estimé Hammad. L'annonce de ce même projet avait torpillé, en mars, la précédente tentative de lancement des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens. «Nous demandons à Benjamin Netanyahu de cesser de défier l'administration américaine et la volonté de la communauté internationale», a poursuivi Hammad, qualifiant les propos du responsable israélien de «provocation à l'égard des Etats-Unis». Hammad a fait état de l'existence d'«un accord avec le sénateur George Mitchell pour cesser les déclarations aux médias de nature à tendre le climat. Israël n'aurait pas dû faire ces déclarations qui auraient dû être laissées aux Etats-Unis». «Ces déclarations sont à usage interne et ne servent pas l'avancée des pourparlers», a-t-il ajouté. Ces discussions indirectes par le biais des Etats-Unis ont commencé hier, dimanche, selon le négociateur palestinien Saëb Erakat. Washington a, à cet effet, mis en garde Israël et les Palestiniens contre tout acte qui «saperait la confiance». «Comme le savent les deux parties, si l'une ou l'autre prenait des mesures durant ces pourparlers qui, de notre point de vue, saperaient gravement la confiance, nous réagirions en les tenant pour responsables, afin de faire en sorte que les négociations continuent», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. La première série de discussions indirectes engagées dans la région par l'émissaire américain George Mitchell a été «sérieuse et étendue» a-t-il estimé. Washington tient à «féliciter» tant le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, «qui essayent d'avancer dans des circonstances difficiles», a ajouté le porte-parole. «Les deux parties font certains gestes qui contribuent à créer une atmosphère favorable à des pourparlers réussis, comme l'engagement du chef de l'Autorité palestinienne d'œuvrer contre toute provocation et celui du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qu'il n'y aura pas de constructions pendant deux ans au projet de Ramat Shlomo», a dit Crowley. Une déclaration aussitôt démentie par les autorités israéliennes. Crowley a annoncé que Mitchell reviendrait dans la région dès la semaine prochaine pour poursuivre ces pourparlers. R. I. / Agences