Les responsables des défaillances sont sanctionnés sur le plan disciplinaire et judiciaire, affirment les responsables de cette banque qui considère qu'il s'agit d'actes isolés. L'employé de l'agence d'Al Baraka Bank de Tizi Ouzou, impliqué dans l'affaire des 11 dossiers falsifiés, se trouve toujours en fuite ; un mandat d'arrêt a été lancé contre lui par la justice. La direction d'Al Baraka Bank, qui avait déposé une plainte contre lui, attend d'abord son arrestation et son jugement pour prendre les mesures adéquates, à savoir le licenciement. C'est ce qui ressort d'un entretien avec des responsables d'Al Baraka Bank qui ont bien voulu apporter les éclaircissements nécessaires dans cette affaire de faux dossiers déposés au niveau de certaines de ses agences pour l'acquisition de crédits automobiles qu'ils considèrent banale. Le secrétaire général d'Al Baraka Bank, Hideur Nacer, qui nous a reçus lundi au siège de la direction générale à Ben Aknoun, nous a expliqué que le mis en cause était en congé de maladie lors du déclenchement de l'enquête, avant d'affirmer que la direction de l'agence avait déjà envisagé de le traduire devant le conseil de discipline pour “comportement incorrect” dans son milieu de travail. L'agence de Constantine a aussi déposé une plainte contre un citoyen qui a présenté un faux document de main levée. À la question de savoir si la banque se constituera partie civile dans cette affaire, M. Hider nous a encore précisé que la banque est effectivement victime mais elle s'est limitée actuellement à déposer une plainte. “On prendra la décision au moment opportun suite aux résultats de l'enquête”, a-t-il ajouté. De son côté, le directeur central du marketing et de la communication au niveau de la direction d'Al Baraka Bank, Saïd Karim, a tenu lui aussi à préciser que “la banque n'a subi aucun préjudice financier” dans cette affaire “du fait que la banque dispose de garanties réelles conséquentes constituées entre autres par les gages sur véhicules”. Il a ajouté que c'est grâce à la vigilance des responsables de ses agences et la réactivité des organes de contrôle interne que les quelques cas de fraude ont pu être décelés. Ce qui a donné lieu à des dépôts de plaintes auprès des instances judiciaires compétentes. “On ne possède pas de détecteur de faux documents, cela n'existe nulle part d'ailleurs, mais c'est grâce au contrôle humain que nous avons découvert ces quelques cas”, a-t-il souligné. “Nous avons eu affaire à des cas similaires mais nous ne nous sommes pas contentés seulement de rejeter ces dossiers, nous les avons transmis aux services de sécurité et à la justice. La production de quelques documents administratifs falsifiés à l'extérieur de la banque ne peut en aucune façon remettre en cause la fiabilité et l'efficience du système de contrôle interne au sein de notre établissement, l'un des plus performants sur la place. Toute défaillance relevée est immédiatement corrigée et les responsables sont sanctionnés sur le plan disciplinaire, voire même judiciaire le cas échéant”, a tenu à préciser Saïd Karim. Notre interlocuteur en veut pour preuve, le système de recrutement au niveau d'Al Baraka Bank est très rigoureux. “Nos employés doivent avoir un niveau universitaire, même pour le guichetier, et nous assurons une formation interne”, indique-t-il, avant de signifier que ce qui s'est passé “ce sont des cas isolés”. Concernant la gestion des crédits, notamment ceux orientés vers la consommation, le directeur de la communication a affirmé qu'elle obéit à des règles et des procédures d'une rigueur extrême s'inscrivant dans le strict respect des lois et règlements en vigueur, d'une part, et aux règles et usages consacrés de la profession bancaire, d'autre part. Il faut savoir que les conditions d'accès aux crédits véhicules étaient les plus sévères de la place afin de protéger les consommateurs contre le risque du surendettement. “Al Baraka Bank, présente depuis près de 20 années sur le marché algérien, tient à replacer cette affaire dans le cadre de son contexte naturel de simple fait divers qui ne saurait en aucun cas avoir un impact sur son activité”, conclut Saïd Karim.