La polémique, suscitée par le livre de Saïd Sadi sur Amirouche, le colonel de la Wilaya III, n'est pas prête de s'estomper. Et pour cause ! La stèle de son bras droit dans le maquis, feu capitaine Ouddak Arab, a été l'objet d'un acte de vandalisme perpétré dernièrement. Les proches du chahid, ulcérés par cet acte inqualifiable, s'interrogent sur cette coïncidence troublante. À quoi rime la profanation d'une stèle, érigée dans le carré des martyrs de Sidi-Aïch ? Ne s'attaque-t-on pas à travers le Chahid Ouddak, chef de la zone 2, à tous les combattants de la Wilaya III historique ? C'est du moins le sentiment de la famille du défunt, qui ressort dans la déclaration de dénonciation transmise à notre rédaction. Dénonçant cet acte ignoble dont “les auteurs restent non identifiés”, les descendants de cet ancien officier de l'ALN ont déposé une plainte contre X auprès du commissariat de la ville de Sidi-Aïch, en présence des membres de l'ONM et l'Onec de la région. Devant ce dérapage, qui intervient dans un contexte marqué par une agitation tous azimuts à propos de l'écriture de l'histoire de la guerre de Libération nationale, la famille du martyr Ouddak tient à “interpeller les consciences, appelant l'ensemble des citoyens dignes de leurs noms à contrecarrer ce phénomène dangereux qui guette notre société et de lutter contre le persiflage de la mémoire de valeureux héros issus notamment de la Wilaya III”. Ironie de l'histoire, le chahid avait été assassiné deux semaines avant l'indépendance de l'Algérie par les généraux putchistes à Teleghma (Mila), en compagnie de ses trois frères de lutte, Mohand Ouramtane, Mohand Arezki dit Mouloud et Abderrahmane. Tous les quatre sont tombés au champ d'honneur “pour que vive l'Algérie, aujourd'hui, demain et éternellement, dans l'honneur et la dignité”. Originaire du village Takhlidjt, commune de Chemini, Arch des At Waghlis, la famille Ouddak a participé à toutes les révoltes du siècle et payé chèrement son attachement à l'indépendance de l'Algérie.