L'anarchie qui marque actuellement la gestion du patrimoine foncier agricole vient de faire, encore une fois, sortir de leur mutisme les responsables locaux de l'Ufia et de l'Unpa qui, dans une correspondance adressée récemment au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, ont demandé l'ouverture d'une enquête concernant la dilapidation des terres agricoles à haut rendement alimentaire, détournées de leur vocation pour servir d'assiettes à des équipements publics. À cet effet, les représentants de la société civile et l'ensemble du mouvement associatif agricole ont adhéré à cette démarche pour dénoncer le dépeçage systématique par l'administration locale de terres agricoles à haut rendement alimentaire. Les signataires de la lettre signaleront plusieurs cas dont le plus récent, celui d'une pépinière située à la périphérie ouest de la ville, actuellement gérée par la société Safa-Dahra que l'administration locale vient d'accaparer, en tronquant une assiette de plus d'un hectare qu'elle vient de clôturer pour servir à la réalisation d'un tribunal et ce en violation des articles 36 de la loi n° 90-25 du 18/11/1990 portant orientation foncière et des articles 14 et 15 de la loi n°08-16 du 08-16 du 03/08/2008 portant orientation agricole. Le plan d'aménagement urbain actuel de la ville (PDAU) recèle plusieurs POS à caractère urbanisable situés à la périphérie est de la ville destinés à ces projets mais qui n'ont pas été encore à ce jour consommés pour on ne sait quelles raisons, affirment les protestataires. Ces derniers révèlent que l'administration locale a notamment jeté son dévolu sur plusieurs hectares de vergers mitoyens à la nouvelle université de la ville en vue d'un projet d'extension de cette dernière, une initiative très mal interprétée par la société civile agricole qui menace d'ester en justice les auteurs à l'origine de cette dilapidation perpétrée sous le manteau. “Nous avons l'intention d'aller très loin pour arrêter ce carnage, même s'il faut pour cela engager une action en justice contre les dilapidateurs de notre patrimoine foncier agricole”, mettent en garde les auteurs de la correspondance..