Laurent Blanc devrait prendre les rênes de l'équipe de France après le Mondial-2010, un choix dont bruissait depuis des mois le petit monde du football français et qui s'impose comme une évidence tant “Le Président” (son surnom) est associé aux grands moments des Bleus. Pilier de la grande équipe de 1998-2000, vice-capitaine derrière Didier Deschamps, couvert de gloire (champion du monde et d'Europe), passé par les plus grands clubs (Inter Milan, Manchester United) et bardé de sélections (97), Blanc incarne la France qui gagne. Il était un des leaders du groupe, écouté par Zidane, Thuram, Vieira ou Henry, qui furent cadres des Bleus après lui. Laurent Blanc, 44 ans, est plus que légitime à ce poste, la vox populi comme les hommes influents du football français le réclamaient. Michel Platini (président de l'UEFA), Jean-Pierre Escalettes (président de la Fédération française), Gérard Houllier (directeur technique national) et Aimé Jacquet, le sélectionneur des champions du monde, s'étaient tous plus ou moins clairement, plus ou moins maladroitement, déclarés en faveur de Blanc. Seul léger bémol, Lolo est auréolé de succès mais il quitte Bordeaux, son tout premier poste d'entraîneur, sur un échec, une 6e place qui prive les Girondins de Coupe d'Europe. Il n'a pas su enrayer au premier semestre 2010 la chute d'une équipe qu'il avait sublimée un an plus tôt en terminant champion de France, grâce à une fantastique série de onze victoires lors des onze dernières journées Aimé Jacquet, sélectionneur en 1998 et auparavant entraîneur à Montpellier (1989-90), qui convainquit le président de reculer en défense centrale, l'adoube comme lointain successeur. “Bien sûr ! Comment voulez-vous qu'on en pense du mal ?, rappelait Jacquet avant l'annonce de son départ de Bordeaux. Ce qui m'ennuie c'est que la réussite de Bordeaux est moindre, j'aurais aimé que Bordeaux suive sa lancée et que là il prenne une décision. Il ne faut pas prendre l'équipe de France par défaut, il faut qu'il ait vraiment envie de venir en équipe de France”. Mais les deux ans et demi de réussite semblent peser plus lourd que les quatre derniers mois en queue de poisson. Deuxième en 2008 pour sa toute première saison, Blanc a réussi un exploit et son mérite a été largement salué : les Girondins ont fini champions et vainqueurs de la Coupe de la Ligue en 2009, avec un groupe a priori moins doté que Marseille (2e) et Lyon (3e). Il a favorisé l'épanouissement et sublimé des joueurs doués comme Yoann Gourcuff et Marouane Chamakh, et beaucoup fait progresser Marc Planus, Benoît Trémoulinas ou Mathieu Chalmé. Sa première liste pour le match amical du 11 août en Norvège sera évidemment décortiquée : qui seront ses hommes ? Et combien seront ses anciens Bordelais ?