“Etudier et pratiquer les études est un grand plaisir de la vie”, a indiqué, avant-hier, à Oran, l'ambassadeur de la Corée du Sud lors d'une rencontre-débat qu'il a présentée sur le modèle de développement économique sud-coréen. En paraphrasant le philosophe chinois Confucius, M. Choi Sung-Joo a ouvert l'appétit des participants sur les éléments ayant favorisé le développement économique rapide. “Il n'existe pas de secret ni de solution miracle au développement économique sud-coréen si ne n'est les ressources humaines et la PME qui représentent le pilier de l'économie sud-coréenne”, a affirmé l'ambassadeur. Devant un parterre composé de cadres, d'universitaires, des représentants du mouvement associatif et des étudiants, l'ambassadeur a mis l'accent sur la politique économique orientée vers l'exportation, la puissance des ressources humaines, le leadership dévoué et responsable, la réforme agraire depuis 1950 ainsi que les aides massives de la part de la communauté internationale. Il devra insister sur les volets de la croissance rapide de son pays basée sur la forte présence des classes moyennes qui a permis de réaliser “le plan social” tout en “franchissant le cap de la dictature militaire et s'ouvrir sur la démocratie et la liberté d'expression”, a affirmé M. Choi Sung-Joo. Il évoquera, chiffres à l'appui, la politique de la promotion des PME qui renseigne sur l'importance de la productivité mais surtout de la place qu'occupe la libre entreprise industrielle dans un pays à vocation agricole. Il est utile de noter la chronologie de la transformation des politiques PME dont 99% des entreprises sont recensées comme étant des PME. Ces dernières génèrent 76% d'emplois avec 52% de la valeur ajoutée provenant de la PME et 32% de l'exportation émane toujours des petites et moyennes entreprises. Avec 100 000 km2 pour une population estimée à 49 millions, la Corée du Sud a enregistré un taux de croissance économique de l'ordre de 0,2% (2009), 4,5% (2010) et se situera à 5% en 2011, selon les estimations formulées par le FMI. L'ambassadeur de la Corée du Sud fera remarquer que le commencement de la promotion de l'exportation et le développement de l'industrie légère en 1960, l'essor de l'industrie lourde et chimique en 1970 ainsi que la diversification des industries lancées dans les années post-1980 sont des années-clés dans le développement sud-coréen. Il relèvera le volume du PIB qui était de 82 dollars en 1960 et le nombre de chômeurs qui touchait 25% de la population à la même période pour une société traditionnellement agricole. En 2009, le PIB par habitant est évalué à 17 000 dollars, presque 30 000 dollars par parité d'achat. Cette politique de bien faire dans le pays de l'aube tranquille est également présente en direction de l'Algérie où la balance commerciale a enregistré 2,1 milliards de dollars en 2009 contre seulement 500 millions de dollars en 2005. Selon le conférencier, ce bond quantitatif trouve son explication dans l'élargissement du partenariat stratégique avec l'Algérie. Il a précisé dans ce contexte que les exportations sud-coréennes vers l'Algérie consistent principalement en des produits industriels, automobiles et électroménagers. Dans le même temps, les importations sont essentiellement des ressources naturelles minérales. La Corée du Sud a exporté pour 435 milliards de dollars en 2008. Automobiles, bateaux, produits électroménagers et pétrochimiques, acier, pièces auto, industries légères, semi-conducteurs et résine synthétique sont les principaux produits exportés.