Selon le directeur régional de la SNTF à Annaba, la sécurisation des passages à niveau est du ressort exclusif des collectivités locales du point de vue de la loi, mais la SNTF est associée à leur mise aux normes, dans le but de préserver l'intégrité du citoyen et des biens. La collision, l'an dernier, de l'autorail Constantine-Annaba avec un camion, à hauteur du passage à niveau non gardé du PK 51 Mekessa, dans la wilaya de Skikda, de même que les deux autres accidents déplorés à l'ouest du pays, qui ont eux aussi concerné des autorails dans pratiquement les mêmes circonstances, ont sérieusement compromis l'opération de séduction lancée par la SNTF. Cette série noire remet en cause, en effet, “la stratégie de modernité et de confort” prônée par la compagnie de chemins de fer. La répétitivité dommageable des collisions, au niveau des croisements rail-route, oblige aujourd'hui la SNTF à réagir en fonction de la situation en tenant compte du fait que 1 300 passages à niveau non gardés menacent le réseau ferroviaire national qui est long de près de 4 000 kilomètres. Sur la seule ligne Annaba-Ramdane Djamel, qui n'est que de 96 km, on a dénombré exactement 84 passages de ce type, ce qui est considéré comme une calamité par les conducteurs de train et par les usagers de la route. Le directeur régional de la SNTF à Annaba était visiblement affecté par le fâcheux incident de Ramdane Djamel, qui a causé des blessures, heureusement sans gravité, au chauffeur de camion imprudent et qui a immobilisé, pour réparation, l'autorail flambant neuf mis en service. En ce qui concerne le trafic, M. Mourad Naït-Merzoug, dira que les choses sont rapidement rentrées dans l'ordre avec le remplacement de l'autorail par une navette classique en attendant que l'équipement endommagé soit réparé dans le cadre du service après-vente par les techniciens du constructeur espagnol CAF, et ce, au niveau des ateliers de la société à Constantine. “Le trafic n'aura pas été longtemps perturbé, grâce à Dieu ! Mais nous avons failli enregistrer une catastrophe avec le camion accroché qui transportait des bouteilles de gaz”, déclare en soupirant ce responsable. “Cet accident aurait pu être évité si le chauffeur du camion avait été attentif, d'autant plus qu'il avait une visibilité nette sur plus de 1 200 mètres depuis le passage à niveau concerné. Mais…” Interrogé sur les mesures préconisées par sa compagnie pour l'avenir afin de sécuriser davantage le réseau, avec la mise en service des 17 premiers autorails et l'augmentation de la vitesse des trains, M. Naït-Merzoug assurera que la modernisation se fera, mais sans perdre de vue la sécurité des biens et des personnes. “Comme mesure conservatoire, la SNTF a prescrit des marches prudentes aux abords des passages à niveau à ses trains autorails qui sont autorisés à circuler à 120 km/h, ceci dans un premier temps, avant de passer progressivement à une vitesse de croisière de 160 km/h. Ces marches prudentes que la conjoncture impose à cause justement du problème des passages à niveau non gardés sont fixées à 60 km/h et vont inévitablement provoquer des retards considérables sur le trafic ferroviaire, mais nous n'y pouvons rien malheureusement”, dira encore le directeur régional, avant de rappeler que la sécurisation des passages à niveau est du ressort exclusif des collectivités locales du point de vue de la loi, mais que la SNTF est associée à leur mise aux normes dans le but de préserver l'intégrité du citoyen et des biens.