Le taux de pénétration d'Internet en Algérie ne dépasse pas les 5% avec un niveau de débit le plus faible de la région sud-Méditerrannée. La 7e édition du salon des technologies de l'information et des télécommunications MED-IT s'est tenue du 10 au 12 mai 2010 sous le thème hautement symbolique de “l'introduction de ces nouvelles technologies dans les PME”. Ce carrefour de rencontres et d'échanges entre professionnels du secteur, comme qualifié par Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et des communications, a regroupé environ 150 exposants dont plus de 30% de firmes étrangères. Parmi les géants de ces technologies, Alcatel-Lucent, IBM, HP et Cisco système notamment, ont pris part à cette manifestation. Les programmes de développement du secteur des télécommunications 2010-2014 en Algérie n'ont évidemment pas laissé indifférents ces grands groupes, qui espèrent “décrocher” de gros contrats. Cette opportunité a d'ailleurs été évoquée par le ministre du secteur. “Le salon constitue un espace d'échanges entre les professionnels du secteur en vue de partenariats fructueux.” Si ce rendez-vous a permis aux professionnels et au grand public de mesurer les rapides évolutions ainsi que les dernières innovations dans ce domaine à travers le monde, il a mis, aussi, en évidences les retards accusés par notre pays dans cette sphère d'activités particulièrement sensible, en dépit d'un discours officiel, à la fois “avant-gardiste et volontariste”. En dehors de la téléphonie mobile qui a fait une percée incontestable, avec un taux de couverture de la population avoisinant les 90%, le taux de pénétration d'Internet en revanche ne dépasse guère les 5%, avec le niveau de débit le plus faible de la région sud-Méditerranée. Le développement de la monétique, des échanges et du commerce électronique demeure, quant à lui, insuffisant. En vérité, la question de l'acquisition et de l'utilisation des TIC s'intègre dans une démarche globale, fondamentalement politique, économique, sociale et culturelle. Cette exigence est dictée à l'ensemble de la communauté internationale par le flux considérable des informations de toute nature à l'échelle planétaire. L'Algérie n'a d'autre choix que de se doter des infrastructures techniques, technologiques et autres conditions et instruments d'adaptation de sa politique de télécommunication, notamment son système de numérisation des informations économiques et financières pour amortir et absorber progressivement le choc du XXIe siècle. Ces choix stratégiques sont, cependant, selon le ministre, pris en charge par le programme d'investissement 2010-2014. Il a ainsi déclaré, lors de l'ouverture de la cérémonie de remise des prix à trois lauréats de la compétition des meilleurs business-plans TIC 2010 : “Un vaste programme est en cours de réalisation pour doter le pays d'un réseau de télécommunications à haut débit et très haut débit et fournir, ainsi à travers tout le territoire national, des capacités suffisantes répondant aux normes internationales de qualité et de sécurité.” Cette digression étant faite, et pour positiver la tenue de ce salon, intéressant à plus d'un titre, il faut rappeler que le générique retenu, “introduction des TIC dans les PME”, est bien à propos dans un contexte où la gestion des entreprises est entachée d'irrégularités, d'opacité, voire pour certaines d'entre elles, de corruption comme c'est le cas de Sonatrach dont les scandales identifiés n'ont pas encore livré toute leur ampleur et toutes leurs ramifications. Au demeurant, et cela n'est un secret pour personne, l'outil informatique et ses applications, synonymes de transparence dans la gestion, a été jusqu'à une période pas très lointaine boudé par beaucoup de responsables gestionnaires. Par-delà les exigences de transparence, l'introduction et l'utilisation des TIC par les PME, répondent également aux impératifs de performance et de compétitivité dans une économie de plus en plus mondialisée, globalisée, concurrentielle et où, la disponibilité de l'information ainsi que son exploitation en temps réel sont un facteur déterminant de succès, notamment dans la conquête des parts de marché. La modernisation de l'outil de production nationale ne se limite pas seulement au renouvellement des équipements et autres infrastructures, mais également à l'efficacité de la fonction “management” qui passe nécessairement par l'acquisition et la maîtrise des nouvelles technologies de l'information et de la communication.