La Corée du Sud a promis hier de “faire payer” à Pyongyang “le prix” du naufrage de sa corvette Cheonan, coulée par une torpille nord-coréenne, en demandant de nouvelles sanctions à l'ONU et en suspendant les échanges commerciaux avec son voisin. À Washington, le président Barack Obama a apporté tout son soutien à Séoul, ordonnant à l'armée américaine de “travailler étroitement” avec les militaires sud-coréens pour “dissuader une nouvelle agression” de la Corée du Nord. Dans une allocution télévisée au ton musclé, le président sud-coréen, Lee Myung-bak a également menacé le Nord d'une réponse militaire immédiate en cas de nouvelle agression. “Désormais, la Corée (du Sud) ne tolérera aucun acte de provocation du Nord et maintiendra le principe de dissuasion proactive”, a déclaré M. Lee. “Si nos eaux territoriales, notre espace aérien ou notre sol sont violés, nous ferons immédiatement usage de notre droit à l'auto-défense”, a-t-il averti. M. Obama a jugé “entièrement appropriées” les sanctions prises par Séoul contre son voisin et a ordonné à son gouvernement de revoir la politique américaine envers la Corée du Nord. Une enquête internationale sur la cause du naufrage qui a entraîné la mort de 46 marins, le 26 mars au large de l'île de Baengnyeong, près de la frontière maritime avec la Corée du Nord, a conclu jeudi à un tir de torpille par un sous-marin nord-coréen. La Corée du Nord, pour sa part, avait accusé Séoul d'avoir “fabriqué” des preuves et affirmé que les deux pays étaient désormais “proches de la guerre”. M. Lee a annoncé hier la suspension de tous les échanges commerciaux avec le Nord, pourtant vitaux pour une économie aux abois. L'aide humanitaire pour les enfants sera cependant maintenue ainsi que le fonctionnement du complexe industriel de Kaesong, situé au nord mais financé par Séoul. Le Sud va également fermer aux navires marchands nord-coréens les couloirs de navigation du Sud. Le président sud-coréen a aussi annoncé un renforcement “drastique” des moyens de défense sud-coréens. Le Sud a toléré dans le passé la “brutalité” du Nord, a-t-il argué, citant un attentat à la bombe en Birmanie visant le président sud-coréen et un attentat en 1987 contre un Boeing de la Korean Airlines, attribué à des agents nord-coréens, qui a fait 115 morts. “Mais, désormais, les choses ont changé. La Corée du Nord va payer le prix à la hauteur de ses actes de provocation”, a-t-il promis. Le ministre de la Défense, Kim Tae-young, a annoncé que les marines sud-coréenne et américaine mèneraient prochainement un exercice commun au large de la côte occidentale.