Déterminé à asphyxier les habitants de Gaza, l'Etat hébreu a chargé ses forces navales d'empêcher les bateaux composant la flottille de la “Liberté”, dont le navire algérien Al-Djazaïr, chargés d'aide aux Palestiniens, de desserrer le blocus. La marine israélienne empêchera, de force si nécessaire, la flottille internationale chargée d'aides à destination de la bande de Gaza, au cas où elle tenterait de s'approcher des côtes du territoire palestinien, a prévenu, hier, un responsable gouvernemental israélien. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ygal Palmor, a averti : “Nous tenterons de les empêcher de s'approcher des côtes de la bande de Gaza de manière pacifique, mais s'ils cherchent à passer en force, nous les bloquerons.” Ainsi, si les bateaux refusent de rebrousser chemin, les forces navales israéliennes se chargeront de les arraisonner et les diriger vers le port israélien d'Ashdod, au sud de Tel-Aviv, avant d'interpeller les militants et de les renvoyer dans leurs pays. Pour justifier cet agissement, le responsable israélien affirme que “de l'aveu même des organisateurs, il ne s'agit pas d'une opération humanitaire, mais bel et bien d'un acte de provocation, visant à causer une confrontation avec l'armée israélienne à des fins de propagande”. Selon lui, “les organisateurs de cette opération ont refusé toute coopération aussi bien avec Israël qu'avec l'Egypte, l'Autorité palestinienne ou l'ONU. Ils mènent le monde entier en bateau et leur seul objectif est de passer en force”. Il assure que “toute l'opération est orchestrée par IHH, une organisation islamiste turque impliquée depuis longtemps dans des activités terroristes et en étroite collaboration avec le Hamas”, qui contrôle la bande de Gaza. Pour rappel, la Fondation pour les droits de l'homme et l'assistance humanitaire (IHH) est une ONG turque dont les activités ont été interdites par les autorités israéliennes, il y a plusieurs années, sous prétexte qu'elles portaient atteinte à la “sécurité” de l'Etat hébreu. Il n'en demeure pas moins qu'une responsable de la flottille internationale chargée d'aides pour Gaza, actuellement au large de Chypre, a affirmé hier qu'elle était déterminée à partir pour l'enclave palestinienne, sous blocus israélien, malgré plusieurs reports et les avertissements de l'Etat hébreu. La flottille est composée de cinq navires, dont Al-Djazaïr, qui transporte notamment des chalets et deux petits bateaux. L'aide acheminée comprend 100 maisons préfabriquées, 500 fauteuils roulants électriques, de l'équipement médical et des matériaux de construction. Entre 700 et 800 personnes sont à bord, dont une quarantaine d'hommes politiques européens et arabes. Elle se trouvait hier matin dans les eaux internationales, au large de Chypre, attendant toujours de pouvoir embarquer des députés européens, ce à quoi s'opposent les autorités chypriotes. Cette opération de secours a provoqué la réaction de la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui a appelé vendredi soir à une fin “immédiate” du blocus de l'enclave palestinienne de Gaza, afin de permettre l'acheminement de l'aide. “Nous souhaitons réitérer l'appel de l'UE pour une ouverture immédiate, prolongée et inconditionnelle des points de passage pour permettre la circulation d'aide humanitaire, de biens commerciaux et de personnes vers et en provenance de Gaza”, a-t-elle déclaré dans un communiqué.