L'opération vise, entre autres, la dotation en supports didactiques de 24 000 établissements scolaires représentant pas moins de 8 millions d'élèves à travers le territoire national. “Il faut penser à l'échelle mondiale et agir localement pour résoudre les défis environnementaux”, nous dira le président d'un club vert rencontré lors de la visite de Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, en compagnie de Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, à Djelfa. Liés par une convention, les deux départements se sont investis, depuis 2002, à mettre en œuvre un programme de renforcement de l'éducation environnementale pour un développement durable dans le cursus scolaire et la création d'activités complémentaires à travers des clubs verts et des établissements d'enseignement. Après la phase d'expérimentation menée dans 23 différentes wilayas du pays, l'opération connaît aujourd'hui une maturation et entame, ainsi, l'étape ultime avec sa généralisation et concernera environ 8 millions d'élèves répartis dans 24 000 établissements à travers le territoire national. Il est question aussi de la dotation des établissements en supports didactiques avec 55 000 exemplaires de guides de l'éducateur et 51 000 mallettes du club vert scolaire qui comporte des guides de l'animateur, une charte environnementale scolaire, un livret de l'adhérent et une fiche pédagogique. Il est prévu, par ailleurs, de créer 5 000 clubs verts dans les établissements scolaires durant la période 2010-2014. Dans son allocation d'ouverture, à la Maison de la culture de la wilaya de Djelfa, Chérif Rahmani s'est longuement attardé sur la pertinence d'inculquer à nos enfants cet amour de la nature et la préoccupation environnementale. “L'enfant doit être au cœur de cette politique et doit être actif et animateur”, dira Rahmani pour illustrer toute la pertinence de l'action menée par son département depuis bien des années. Benbouzid, pour sa part, a salué les efforts du ministère de l'Environnement, soutenant que l'introduction de la notion environnementale ne pouvait se faire sans la ténacité de ce département. Il a saisi l'occasion pour faire part de l'introduction, à l'avenir, et de manière progressive, de l'éducation environnementale en guise de matière indépendante, à inclure même dans les examens nationaux des trois paliers. Car, jusque-là, l'éducation environnementale est intégrée dans le cursus à travers des notions interdisciplinaires complétées par l'activité au sein des clubs verts. “L'annonce de cette généralisation nationale à partir de Djelfa sera de bon augure pour la wilaya”, a déclaré, de son côté, le wali de cette wilaya longtemps marginalisée à tout point de vue. La wilaya de Djelfa compte 647 établissements scolaires avec 476 écoles primaires, 124 collèges et 47 lycées qui abritent 297 clubs verts. En théorie, et en théorie seulement, car le terrain révèle une tout autre réalité, comme affirmé par les rares clubs actifs dans la wilaya qui relèvent, quant à eux, du secteur de la jeunesse et des sports. À se demander alors à quoi rime le discours de l'éducation nationale dont le rôle est confiné à ouvrir les portes des écoles, sans autre participation active à travers un véritable programme pédagogique qui ferait de l'éducation environnementale un instrument efficient en matière de sensibilisation. Le manque de moyens, selon les affirmations des clubs verts et autres associations, vient ajouter son grain de sel et ce, malgré “les efforts du secteur de l'environnement”. En attendant une amélioration de la situation avec cette généralisation qui sera effective à partir de la prochaine rentrée scolaire, Chérif Rahmani ne pouvait quitter sa ville natale sans un geste à même d'encourager l'éducation des jeunes pour s'épanouir dans tous les domaines. Des cadeaux ont été offerts au musée de la municipalité, en plus de tenues et de matériel pour les deux équipes sportives de Ouled Naïl et Aïn Ousséra.