Résumé : Yasmina discute longuement avec Fadhéla de l'évolution féminine dans le monde et approuve les mouvements de protestation des femmes qui veulent égaler les hommes. C'est l'heure du dîner et Zouhir vient taper à la porte de leur cabine... 55eme partie Zouhir remarque que la jeune femme portait une tenue de circonstance. Le tailleur sur mesure, les chaussures à petits talons et le chapeau mettait en valeur les beaux traits de Yasmina qui, en fait, dégageait beaucoup d'allure. Il sourit et répondit : - Ma foi, je ne sais pas ce qu'en dira Mouhoub, mais, pour ma part, je n'y vois aucun inconvénient. - Alors, allons-y, Mouhoub te fait bien confiance pour m'accompagner, n'est-ce pas ? Zouhir sourit. - Bien sûr, Yasmina. Je vais t'accompagner au restaurant, et même après, si tu veux prendre un peu d'air sur le pont. - Non. Je suis déjà montée sur le pont. Pour ce soir, cela suffit, je me sens assez fatiguée pour rejoindre ma cabine juste après le dîner. Et c'est ainsi que durant toute la traversée, Yasmina tint à prendre ses repas au restaurant, et à ne rejoindre sa cabine que pour y dormir. Trop timide pour la suivre, Fadhéla ne quittera la cabine qu'au moment de leur arrivée à Marseille. C'était une journée radieuse. Les passagers rassemblés sur le pont agitaient leurs bras, leur chapeau, ou leur foulard, pour saluer leur famille. Yasmina empoigne son sac et sa valise et entreprend de descendre la passerelle, Fadhéla plus morte que vive, sur ses talons, alors que Zouhir les précédait. Mouhoub les attendait sur le quai. Il portait un beau costume gris souris et une cravate rouge. Yasmina ébauche un sourire. Son tailleur était de la même couleur. Le jeune homme vint leur souhaiter la bienvenue et embrasse Zouhir, puis Yasmina. Elle rougit légèrement et s'écarte un peu pour permettre à Fadhéla de saluer son cousin. Le jeune homme les invite tous à déjeuner, mais Zouhir refuse poliment. - Fadhéla était malade tout au long de la traversée. Et puis, je dois l'accompagner chez son mari avant de rentrer chez moi, tu sais bien que ma femme doit m'attendre. Il s'empare des bagages puis prend congé, et Fadhéla le suit tel une automate. Mouhoub sourit, puis revint vers Yasmina : - Et toi, tu n'as pas eu le mal de mer ? Elle répond sans hésiter : - Je n'ai pas eu le temps. Il rit. - Tu veux dire que tu étais tellement occupée durant la traversée, que tu a oublié que tu étais sur un bateau. - Eh bien, c'était un peu ça. J'étais occupée à visiter justement ce bateau. - Hein… Et c'était une découverte pour toi ? - Pas précisément, puisque j'avais déjà lu pas mal d'ouvrages sur les navires. - Et tu n'a pas eu peur d'un éventuel naufrage ? - Un peu au début, mais mes craintes s'étaient envolées dès que j'ai vu tout ce beau monde qui faisait partie du voyage. Elle sourit en remarquant qu'il la détaillait. - Ma tenue te plaît ? Il hoche la tête : - Oui… mais, sincèrement, je m'attendais à ce que tu sois habillée comme Fadhéla en tenue traditionnelle. - Cela te choque donc ? - Mais non. Je te préfère dans cette tenue. Mais si nous rentrons au bled pour les vacances… - Je sais, je sais… À Rome faisons comme les Romains. Au bled, je dois porter ma tenue traditionnelle et mon voile. Cela va de soi, sinon mon père va me claquer la porte au nez. Y. H. (À suivre)