“C'est un tintamarre.” C'est ainsi que le Premier ministre Ahmed Ouyahia a qualifié, hier, en marge de l'inauguration de la Foire internationale d'Alger (FIA), la formation d'un “gouvernement provisoire de Kabylie” initiée par le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) et annoncée par Ferhat Mehenni, son leader. Le Premier ministre n'en dira pas plus. Annoncée le 20 avril dernier à l'issue des marches auxquelles avait appelé le MAK à Tizi Ouzou, à Béjaïa et à Bouira, la composition de ce gouvernement provisoire a finalement pris forme mardi dernier. “Niés dans notre existence, bafoués dans notre dignité, discriminés sur tous les plans, nous nous sommes vus interdits de notre identité, de notre langue et de notre culture kabyles, spoliés de nos richesses naturelles, nous sommes, à ce jour, administrés tels des colonisés, voire des étrangers en Algérie”, a dénoncé dans un communiqué Ferhat Mehenni. “Aujourd'hui, si nous en sommes à mettre sur pied notre gouvernement provisoire, c'est pour ne plus subir ce que nous endurons d'injustice, de mépris, de domination, de frustrations et de discriminations depuis 1962, date d'indépendance de l'Algérie par rapport à la France”, a-t-il ajouté. Le “gouvernement provisoire kabyle” se compose d'un président, Ferhat Mehenni, et de neuf ministres, dont deux femmes.