Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a prévenu, hier depuis Istanbul, que son pays ne discutera plus de son programme nucléaire s'il est de nouveau sanctionné, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit le même jour pour discuter d'un quatrième train de sanctions. “J'ai déjà dit que l'administration américaine et ses alliés se trompent s'ils pensent qu'ils peuvent brandir le bâton d'une résolution et ensuite s'asseoir pour discuter avec nous. Une telle chose ne se produira pas”, a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse. “Nous discuterons avec tout le monde”, a-t-il souligné, demandant “respect et justice”. Mais, a-t-il averti, “si l'on essaye de nous parler de manière brutale, sur un ton dominateur, notre réponse est déjà connue”. Le président iranien a aussi exhorté les puissances occidentales à accepter un accord conclu en mai entre l'Iran, la Turquie et le Brésil sur un échange du combustible nucléaire de son pays, affirmant qu'une telle occasion ne se “répétera” pas. Cet accord “était une opportunité pour le gouvernement américain et ses alliés (...) J'espère qu'ils en feront bon usage. Les opportunités ne se répéteront pas”, a-t-il martelé. M. Ahmadinejad est à Istanbul pour assister à un forum asiatique de sécurité, la Conférence sur les mesures pour bâtir la confiance et l'action conjointe en Asie (CICA). Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir hier à New York pour discuter du projet de résolution de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire controversé, dont les coparrains espèrent l'adoption cette semaine, ont indiqué des diplomates. Le Brésil et la Turquie, membres non permanents du Conseil de sécurité, s'opposent à de nouvelles sanctions. Ces deux pays avaient conclu, à la mi-mai, un accord avec l'Iran prévoyant d'échanger en Turquie de l'uranium iranien faiblement enrichi contre du combustible hautement enrichi fourni par les Occidentaux pour un réacteur de recherche nucléaire situé à Téhéran. Cette proposition a été accueillie froidement par les grandes puissances, qui y ont vu une manœuvre de diversion de Téhéran pour éviter des sanctions.