L'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Susan Rice, a déclaré mardi que la nouvelle résolution qui devrait être adoptée à l'encontre de l'Iran au Conseil de sécurité de l'ONU devrait être "forte". A l'issue d'un nouveau cycle de consultations au Conseil de sécurité, Mme Rice a affirmé devant des journalistes qu'aucune "nouvelle avancée" n'avait été enregistrée. Au sujet du projet de résolution que le Conseil de sécurité devrait voter mercredi, elle a affirmé qu'il constituerait "une résolution forte qui imposerait de nouvelles mesures significatives de sanctions contre l'Iran". "Nous nous attendons à ce que la nouvelle résolution soit adoptée demain", a-t-elle déclaré. Quant au contenu du projet de résolution présenté par les Etats-Unis, Mme Rice a affirmé qu'elle contenait "nombre de nouvelles mesures sérieuses, obligatoires", qui auront "un impact significatif sur l'Iran". Invitée à s'expliquer sur les éléments "obligatoires" du texte, elle a affirmé qu'il comportait des "mesures contraignantes" concernant l'investissement iranien dans les activités d'uranium, le commerce d'armes, et le lancement de missiles balistiques pouvant transporter des armes nucléaires. Les mesures "financières" sont nouvelles et extrêmement significatives, ainsi que des mesures "portant sur les échanges commerciaux", a expliqué la diplomate américaine, "Il s'agit d'une résolution qui est globale, forte, et qui aura un impact significatif". Elle a ajouté que "nous maintenons notre double approche", faisant référence à la diplomatie et aux sanctions, destinées à trouver une solution au dossier nucléaire iranien. De son côté, l'Iran a vivement critiqué l'attitude "non constructive" du Conseil de sécurité de l'ONU vis-à-vis de son dossier nucléaire, jugeant "inutile" d'adopter de nouvelles sanctions à son égard, et menaçant de ne plus négocier sur la question s'il est de nouveau sanctionné. "L'option de nouvelles sanctions que veulent adopter certains pays occidentaux (contre l'Iran pour son programme nucléaire) est inutile pour les deux parties, et ne contribuera pas à résoudre la crise", a déclaré mardi à la presse Ramin Mehmanparast, porte parole du ministère iranien des Affaires étrangères. M. Mehmanparast a exhorté les puissances occidentales à opter pour une "méthode de coopération constructive au lieu d'actions inutiles", soulignant que l'accord tripartite signé récemment à Téhéran avec la Turquie et le Brésil "est une bonne opportunité à saisir sérieusement pour une coopération constructive entre les Etats dans le cadre des activités nucléaires pacifiques". Mardi, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad a averti, lors d'un sommet régional à Istanbul, que son pays arrêterait les négociations multipartites sur son dossier nucléaire si le Conseil de sécurité de l'ONU adoptait de nouvelles sanctions à son encontre. "J'ai déjà dit que les Etats-Unis et leurs alliés se trompent s'ils pensent qu'ils peuvent brandir le bâton d'une résolution et ensuite s'asseoir pour discuter avec nous. Une telle chose ne se produira pas", a réitéré M. Ahmedinejad en marge de cette rencontre sur la sécurité en Asie. Depuis lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU s'apprête à imposer un autre train de sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire, en dépit du pas important de Téhéran qui a conclu à la mi-mai un accord tripartite sur l'échange d'uranium avec le Brésil et la Turquie, dont un rapport complet sur ce document a été remis à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). La Turquie, le Brésil, deux pays émergents et membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, et l'Iran avaient, rappelle-t-on, conclu à la mi-mai un accord Iran prévoyant l'échange en Turquie de 1.200 kilos d'uranium iranien faiblement enrichi (3,5%) contre 120 kilos de combustible enrichi à 20% fourni par les grandes puissances et destiné au réacteur de recherche nucléaire à finalité médicale de Téhéran. A ce propos, M. Mehmanparast s'est dit étonné du fait que le directeur général de l'AIEA, le JAPONAIS Yukiya Amano n'ait pas abordé le rapport iranien sur l'accord tripartite d'échange d'uranium, jugé de "pas important vers la résolution pacifique de la question nucléaire iranienne". Mais cet accord n'a pas trouvé d'accueil favorable chez les pays occidentaux qui ne cessent de menacer d'adopter de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son nucléaire. Mercredi, Washington, Moscou et Paris ont remis à l'AIEA leur réponse officielle quant à l'accord tripartite de Téhéran, a-t-on indiqué à Vienne d'une source au sein de l'AIEA. La question nucléaire iranienne a également été une nouvelle fois le principal sujet débattu par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA, lors d'une réunion qui a débuté lundi. Le Conseil de sécurité a tenu une réunion impromptue lundi après-midi et décidé de se réunir de nouveau mardi pour discuter de ce projet de résolution prévoyant de nouvelles sanctions contre l'Iran pour ses activités nucléaires. Les Occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil. Mais Téhéran rejette ces accusations, insistant sur le caractère purement civile et pacifique de ses activités d'enrichissement d'uranium.