Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir hier à New York pour discuter du projet de résolution de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire controversé. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a prévenu hier depuis Istanbul que son pays ne discutera plus de son programme nucléaire s'il est de nouveau sanctionné, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit le même jour pour discuter d'un quatrième train de sanctions. «J'ai déjà dit que l'administration américaine et ses alliés se trompent s'ils pensent qu'ils peuvent brandir le bâton d'une résolution et ensuite s'asseoir pour discuter avec nous. Une telle chose ne se produira pas», a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse. «Nous discuterons avec tout le monde», a-t-il souligné, demandant «respect et justice». Mais, a-t-il averti, «si l'on essaye de nous parler de manière brutale, sur un ton dominateur, notre réponse est déjà connue». Le président iranien a aussi exhorté les puissances occidentales à accepter un accord conclu en mai entre l'Iran, la Turquie et le Brésil sur un échange du combustible nucléaire de son pays, affirmant qu'une telle occasion ne se «répétera» pas. Cet accord «était une opportunité pour le gouvernement américain et ses alliés (...) J'espère qu'ils en feront bon usage. Les opportunités ne se répéteront pas», a-t-il martelé. M.Ahmadinejad est à Istanbul pour assister à un forum asiatique de sécurité, la Conférence sur les mesures pour bâtir la confiance et l'action conjointe en Asie (CICA). Une bombe a explosé hier dans la grande métropole turque au passage d'un véhicule de police, faisant 15 blessés. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir mardi à New York pour discuter du projet de résolution de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire controversé, dont les co-parrains espèrent l'adoption cette semaine, ont indiqué des diplomates. Le Brésil et la Turquie, membres non permanents du Conseil de sécurité, s'opposent à de nouvelles sanctions. Ces deux pays avaient conclu à la mi-mai un accord avec l'Iran prévoyant d'échanger en Turquie de l'uranium iranien faiblement enrichi contre du combustible hautement enrichi fourni par les Occidentaux pour un réacteur de recherche nucléaire situé à Téhéran. Cette proposition a été accueillie froidement par les grandes puissances, qui y ont vu une manoeuvre de diversion de Téhéran pour éviter des sanctions. Le porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, avait indiqué lundi que le projet de résolution sur de nouvelles sanctions devrait être soumis au vote «cette semaine». Ce projet a été présenté le 18 mai à l'ensemble du Conseil de sécurité, déjà doté du soutien des cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie). Parmi les dix membres non permanents, la Turquie, le Brésil et le Liban ont dit désapprouver le projet. Le document devrait toutefois recueillir sans difficulté les 9 voix sur 15 nécessaires à son adoption. Le projet prévoit, notamment que l'Iran ne pourra investir à l'étranger dans certaines activités sensibles comme les mines d'uranium et que ses navires pourront être inspectés en haute mer. Il interdit aussi la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armements lourds, notamment des chars. Il doit également allonger les listes des particuliers, des entités et des banques de nationalité iranienne qui sont sous le coup de sanctions individuelles (gel des avoirs financiers à l'étranger et interdiction de voyager).