Encore une fois les amateurs arabes de football sont victimes de la voracité des détenteurs des droits audiovisuels de la Coupe du monde de football, dont les pratiques commerciales les privent ou leur gâchent le plaisir d'apprécier le spectacle de ce rendez-vous sportif planétaire, comme c'est le cas de la chaîne qatarie Al-Jazeera actuellement. C'est l'éternel recommencement pour les téléspectateurs arabes, fans de sport en général et de football en particulier, à l'occasion d'une compétition internationale ; ils ne savent plus à quel saint se vouer pour regarder tranquillement sur leur petit écran les matches. Les pratiques inacceptables des détenteurs des droits audiovisuels, comme c'est le cas de la chaîne satellitaire qatarie Al-Jazeera, les obligent à faire des dépenses au-dessus de leurs moyens pour suivre les rencontres. Il faut dire qu'outre ses tarifs exorbitants pour céder aux autres télévisions le droit de retransmettre, uniquement sur les chaînes terrestres, le Mondial de football, Al-Jazeera a eu recours à des pratiques pour le moins délictueuses. En effet, après avoir vendu au prix fort à ses clients, notamment l'Algérie, les matches qui les intéressent, en particulier ceux des camarades de Karim Ziani parce qu'ils sont les seuls représentants de la nation arabe dans cette Coupe du monde, la chaîne qatarie annonce à quelques jours du démarrage de l'événement footballistique mondial que dans le souci de permettre à tous les Arabes de suivre les rencontres de l'Algérie, elle les retransmettra sur une de ses chaînes en clair. Mieux, il y a deux jours, les responsables d'Al-Jazeera offrent gracieusement à une chaîne marocaine les matches de… l'Algérie. Allez comprendre le pourquoi d'une telle décision, même si nos frères marocains sont des supporters des Verts. Ne s'arrêtant pas là, ils ont essayé de priver les auditeurs algériens du plaisir des commentaires de leurs journalistes sportifs préférés sur les différentes radios nationales pour les sorties des protégés de Rabah Saâdane, en essayant d'imposer leurs propres commentateurs. Réagissant énergiquement, les autorités algériennes ont dénoncé ce diktat. Ils ont fait le sacrifice de payer 100 000 dollars US selon certaines sources, pour que les Algériens ne soient pas privés du plaisir que peut leur procurer leur équipe nationale, soit devant un écran télé ou à la radio. Les abonnés du bouquet sportif d'Al-Jazeera ont eu toutefois la désagréable surprise d'avoir droit à un match d'ouverture du Mondial tronqué en raison des coupures qui ont émaillé la retransmission. Pointant un doigt accusateur en direction des responsables du satellite égyptien Nilesat, qui héberge ses chaînes, le patron d'Al-Jazeera crie au sabotage et menace de recourir à la justice pour obtenir réparation. Son directeur général, Nasser Ben Ghanem Al-Kholeïfi, a présenté ses excuses aux téléspectateurs, tout en promettant de démasquer et de poursuivre les auteurs de cet “acte de piratage”. De son côté, Nilesat a promis d'enquêter sur le sujet et de prendre “toutes les mesures nécessaires contre un tel acte irresponsable qui viole toutes les lois et normes internationales”, dans un communiqué publié par l'agence de presse égyptienne Mena. La frustration des téléspectateurs arabes a été grande comme rapporté par la presse d'un certain nombre de pays, dont quelques titres ont critiqué Al-Jazeera. Son image a pris un coup à l'occasion du début de ce Mondial, elle qui se targuait d'offrir la meilleure couverture de l'événement. Quant à ses pratiques commerciales, elles n'ont rien à envier à sa devancière, la défunte ART Sport, laquelle avait également fait baver les téléspectateurs arabes amateurs de sport, avant de disparaître du circuit audiovisuel, avalée par cette chaîne de Doha, qui s'est imposée par la force des fonds financiers du gouvernement qatari, son actionnaire majoritaire.