La désillusion, la consternation et la colère étaient au rendez-vous au coup de sifflet final consacrant la première défaite des Verts. Les visages crispés, fermés, témoignaient de la bourde de Chaouchi lorsqu'il se trouva superbement sur le tir enroulé du capitaine slovène. À Oran, pourtant tout avait bien commencé pour les inconditionnels du onze national qui se sont donné rendez-vous dans les différents cafés de la ville. À Miramar, les fans avaient pris possession du café du coin vingt minutes avant le coup d'envoi. Une ambiance indescriptible y régnait et tous les espoirs d'un bon résultat étaient hissés en haut du mât. Plus d'une quarantaine de jeunes ont squatté les tables, les réservant même à l'avance, et il y eut même des prises de bec à cause des chaises. C'est pour dire toute la ferveur qui entourait ce match. Certains demanderont de suivre la rencontre sur Al-Jazeera, mais contre toute attente la chaîne qatarie zappe les 90 mn en clair. Les pronostics vont bon train et les spéculations sur la forme des joueurs passent d'une table à l'autre. Des applaudissements nourris se font entendre à l'apparition de l'équipe nationale et l'hymne national est repris en chœur par les présents. Première prise de balle de Chaouchi, le café explose et on ne s'entend plus. Matmour est descendu au 25 mètres, on dirait que l'Algérie vient de marquer un but tellement la réaction des spectateurs est disproportionnée. Le mal-aimé Ghezzal fait son apparition sous les applaudissements puis il récolte son premier avertissement qui passe presque inaperçu. L'équipe tient bon et de l'avis unanime, elle fournit une assez belle prestation dans l'ensemble. Puis survient le deuxième carton jaune synonyme d'expulsion de Ghezzal. Le café n'en revient pas et on commence à craindre pour la suite. Des voix s'élèvent pour contester le choix de Saâdane. “Pourquoi il s'entête à faire jouer Ghezzal alors qu'il a Boudebouz sur le banc.” Le but slovène crucifie les Oranais et les insultes fusent. Le match est plié et la rentrée de Saïfi dégoûte certains présents qui préfèrent carrément sortir.