Une terrible erreur du gardien Robert Green a condamné l'Angleterre au nul contre les Etats-Unis samedi à Rustenburg (1-1, groupe C), confirmant dans ce secteur une faiblesse qui risque de lui coûter cher dans un Mondial 2010 qu'elle ambitionne de remporter. Ce résultat n'a pas entamé les chances de qualification des Anglais, favoris face aux Algériens et aux Slovènes. Soixante ans après le “Miracle on Grass” de leur succès lors du Mondial 1950 au Brésil (1-0), les Américains restent invaincus en Coupe du monde face à leurs cousins européens et peuvent croire aux huitièmes. Une “toile” de David Seaman avait coûté aux Anglais leur élimination face au Brésil en 2002 ; leur absence à l'Euro 2008 est imputable à une bourde monumentale de Scott Carson. Green a perpétué la “tradition” des gardiens anglais. Alors que le milieu et capitaine Steven Gerrard avait mis les siens sur de bons rails en profitant de l'insigne fébrilité de la défense américaine d'un extérieur du droit (4'), Green commettait une invraisemblable faute de mains sur un tir lointain a priori sans danger du milieu Clint Dempsey (40'). Le gardien de West Ham, qui s'est un peu rattrapé en détournant sur le poteau une frappe de l'attaquant Jozy Altidore (65'), ne faisait pas l'unanimité avant la rencontre, mais les solutions de remplacement ne sont pas idéales : ses bourdes célèbres ont valu son surnom à David “Calamity” James et le talentueux Joe Hart ne compte aucune sélection en compétition officielle. Après le but de Gerrard, fêté avec rage, l'Angleterre a pourtant semblé devoir dompter cette équipe américaine courageuse, physique, audacieuse et vive en contre, mais dont la défense panique à chaque incursion. Ses arrières latéraux ont ainsi souffert le martyre, notamment Carlos Bocanegra face à l'ailier Aaron Lennon. Sans briller, les Anglais ont été précis une mi-temps (5 tentatives cadrées sur 6), mais se sont heurtés à un Tim Howard dont l'assurance a tranché avec Green. Le portier américain a encore été décisif dans un duel avec l'attaquant Emile Heskey (52') ou des frappes des milieux Frank Lampard (61') et Shaun Wright-Phillips (75'). Mais en seconde période, l'allant et l'enthousiasme des Anglais ont semblé érodés. Pas de meilleur augure pour la suite que les avertissements reçus par James Milner, Jamie Carragher et Steven Gerrard.