Les producteurs de lait contestataires critiquent le Comité interprofessionnel (CIL) du lait et estiment que les missions de ce comité sont aujourd'hui “dévoyées du fait de la partialité en vigueur érigée en règle”. Au troisième jour de leur arrêt de travail au centre et à l'est du pays, les producteur de lait, au nombre de dix, tirent la sonnette d'alarme et évoquent le risque d'une crise du lait. “Avec la hausse du prix de la poudre de lait au niveau international ainsi que l'approche du mois du Ramadhan, on peut assister à une véritable crise du lait”, avertissent-ils. C'est en tout cas les termes utilisés par Salah Merabet, responsable de la laiterie El-Kahina, qui s'est déplacé hier à notre rédaction en compagnie de plusieurs autres producteurs de lait. Aussi, la crainte de cette “crise du lait”, qui a fait réagir les 10 producteurs de lait (El- Kahina, Betouche, Djurdjura, Coprolait, La Valée, Pâturage, Miramar, Liko Monlait, Amine, Hodnalait) via la contestataire, s'est fondée sur l'ordre du jour de la dernière rencontre du Comité interprofessionnel (CIL) qui a évoqué la question de la diminution des quotas du lait en poudre. “À l'occasion de la dernière rencontre du CIL, un point concernant la réduction de l'importation de la poudre du lait a été inscrit à l'ordre du jour”, expliquera encore le responsable de la laiterie El-Kahina. “Il faut dire qu'il y a des personnes au sein du CIL qui ne sont pas véritablement représentatives des producteurs du lait qui transmettent des informations erronées au ministre en lui disant que nous sommes autosuffisants dans la production du lait”, expliquera encore notre interlocuteur, qui estime que la meilleure démarche à adopter à cet égard est de les associer, eux aussi, dans le débat autour de la filière du fait. Aussi, dans un communiqué, les producteurs de lait contestataires critiquent le Comité interprofessionnel (CIL) du lait : “Aujourd'hui les missions du comité sont dévoyées du fait de la partialité en vigueur érigée en règle. Un tel contexte nuit à la sérénité relationnelle et induit la déstabilisation de la régulation de la croissance de la filière”, disent-ils, tout en expliquant qu'“au vu de ce dysfonctionnement regrettable, plus de la moitié des membres du CIL ne se rend plus aux différentes rencontres organisées”. “Le CIL, censé débattre des orientations qui lui sont proposées, se contente de les avaliser”, notent-ils, tout en précisant : “Ces dernières sont objectivement irrecevables à l'exemple aberrant de la restriction de la commercialisation du sachet de lait dans les seules limites territoriales de la wilaya d'implantation de la laiterie”. Aux yeux de ces producteurs de lait, “un certain nombre de laiteries professionnelles, dont la capacité de production est établie, se trouvent dans une situation d'exclusion face à la pratique du fait accompli”. Et d'expliquer que “confrontés au non-dialogue, aux difficultés d'approvisionnement et à une demande du sachet de lait sans cesse en croissance qui ne peut être satisfaite, nous sommes acculés à des arrêts de travail”. Aussi, dans une demande d'audience au ministre de l'Agriculture datée du 8 juin dernier, les producteurs de lait en colère expliquent qu'“il n'y a strictement aucun échange ou débat au sein du CIL avec les laiteries. Ces dernières, s'agissant du secteur privé, sont représentées par deux membres qui ne reflètent nullement la configuration et l'envergure des laiteries privées”. S'adressant à Rachid Benaïssa, les producteurs de lait lui disent : “Nous vous informons qu'après le lancement des ateliers de travaux relatifs à la distribution de la poudre de lait, à la mise en place d'une énième convention et autres sujets dont nous n'avons pas été tenus informés, le CIL, par l'intermédiaire de l'Onil, nous invite à écouter les propositions des différents ateliers sans possibilité d'en débattre. Ainsi notre présence était uniquement pour entériner des propositions sur lesquelles nous n'avons émis aucun avis”.