Constitué de 53 membres représentant tous les acteurs intervenant dans la filière lait, le Comité interprofessionnel se réunira aujourd'hui à Alger. Une occasion propice pour mettre sur la table les problèmes soulevés de part et d'autre, notamment par les producteurs et transformateurs des trois régions Est-Centre-Ouest. Ces derniers ont, en effet, exprimé des inquiétudes et ont même affiché «un désintéressement de la filière», ce qui pourra engendrer une nouvelle situation de crise et même une pénurie de lait sur le marché. Cette préoccupation a été émise par la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). Celle-ci, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, appréhende «une éventuelle nouvelle crise dans la filière lait». Pour la CIPA, il est impératif de «lancer une véritable réflexion en vue de réglementer l'activité laitière pour apaiser quelque peu les inquiétudes légitimes des producteurs et transformateurs de lait qui ne trouvent toujours pas leurs repaires depuis la réorganisation de la filière en question». Pour cerner ces problèmes, la CIPA a jugé utile de réunir ses adhérents ce jeudi dans un cadre d'une journée d'information. Un rendez-vous qui tombe à point puisqu'il intervient suite à la réunion du Comité interprofessionnel. Selon le communiqué de cette organisation patronale, les contestataires se plaignent de la distribution de la poudre de lait. La CIPA estime «que le quota accordé mensuellement par l'organisme régulateur est en deçà de la capacité de production de l'unité de transformation. La production actuelle des laiteries ne milite nullement en faveur de la poursuite de la profession. Le chiffre d'affaires réalisé ne peut même pas couvrir les frais de gestion et par voix de conséquence assurer le remboursement des créances avec leur banques». Dans le même sillage, la CIPA a indiqué que «plusieurs unités de production de lait de l'Ouest et de l'Est du pays ont mis la clef sous le paillasson en raison du fait qu'ils se sont trouvées confrontées au diktat des revendeurs de la poudre de lait». La CIPA dénonce également que certains ont eu «une poudre de mauvaise qualité, ce qui a créé un climat de suspicion entre producteur, distributeur et consommateur» et tirent la sonnette d'alarme quant aux lenteurs ressenties dans le règlement des subventions, ce qui porte préjudice sur la collecte du lait cru. Pour sa part, l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) se dit prêt à se concerter et de lancer le débat en vue de trouver conjointement des solutions aux préoccupations exprimées par les acteurs intervenant dans la filière. «Il est important de souligner qu'aujourd'hui il y a une prise de conscience et une volonté pour la prise en charge des problèmes des professionnels du secteur», a souligné M. Hafid Djellouli, directeur général de l'Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONIL). Ce dernier a souligné que le Comité interprofessionnel du lait se concertera sur deux dossiers importants à savoir la convention ONIL- laiteries, amendée après évaluation et le réajustement des modalités de distribution de la poudre en lait.