RESUME : Wissam ne dort plus. Son mari ne lâche pas son idée. Il tient à ce qu'elle rencontre d'autres hommes. Il lui demande de se préparer pour le jeudi. Elle a beau tenter de le raisonner, il demeure sourd… 23eme partie Le jeudi arrive rapidement au goût de Wissam. Abdelghani, pour l'occasion, lui a acheté de beaux sous-vêtements, une belle robe moulante rouge, un parfum sensuel et aussi une parure en or. - Abdelghani, tente-t-elle encore, mais il lui fait signe de se taire. - Quand je l'aurai amené, que je t'aurai présentée, je trouverai une excuse pour m'absenter quelques heures, lui dit-il. Essaie de le retenir jusqu'au matin. N'oublie pas ! Tu n'as pas le choix. Et il part, pour ne pas l'entendre protester et pleurer. Comme le temps passe, elle finit par aller dans la salle de bains où elle prend une douche et se prépare, comme le lui demandé son mari. Elle sait que si elle ne le fait pas ou que s'il ne la trouve pas encore prête, elle aura droit à des coups. Elle a mal au fait qu'il devienne fou. S'il avait été dans son état normal, jamais il n'aurait supporté qu'un homme la regarde même. Quant à la laisser seule avec… Il prêt de vingt heures quand Abdelghani rentre, accompagné d'un beau jeune homme qui répond au prénom de Tewfik. À la vue du regard dur de son mari, Wissam se fige. Ils partent au restaurant où ils dînent ensemble. Les deux hommes ont accompagné chaque plat d'un verre d'alcool. Wissam a à peine touché au dîner. Elle a le vertige à leur place et s'ils voient tout en rose, ce n'est pas son cas. Elle a envie de pleurer et de hurler tant elle aurait voulu ne pas être là. Il est vingt trois heures quand ils rentrent au Sacré Cœur. Tewfik a paru gêner devant l'insistance d'Abdelghani à monter prendre un dernier verre, malgré l'heure tardive. - Tu m'as dit que personne ne t'attendait ! lui rappelle Abdelghani en le précédant au salon. Pourquoi ne pas en profiter pour prendre un dernier verre ? - Votre femme parait fatiguée, s'excuse Tewfik en ne refusant pas le verre d'alcool que lui tendait son hôte. Ce dernier sourit un peu avant de lui répondre : - Sa fatigue peut disparaître si tu le veux. Tu sais, ce n'est pas difficile de rendre heureuse une femme, quand elle est jeune et belle. Tewfik, tu m'excuses, j'ai oublié quelque chose. Abdelghani prend sa veste et sort rapidement de la maison, en claquant doucement la porte d'entrée. Le bruit de la clé tournant dans la serrure lui parvient. Tewfik quitte le salon et tombe sur Wissam dans le couloir. - Pourquoi m'a-t-il laissé avec vous ? demande-t-il. Wissam hausse les épaules et ne répond rien. D'ailleurs, il reprend : - Pourquoi me parlait-il de vous ? De la fatigue, du bonheur… comme si je pouvais faire quelque chose ? Wissam l'aurait invité à partir mais la porte fermée lui rappelle pourquoi ce dîner et la présence de cet étranger ici, ce soir, dans sa vie. Abdelghani,avant de sortir, lui avait fait signe d'entrer au salon. L'invitant fermement à prendre l'initiative. - Je pense que vous avez compris, murmure-t-elle, les yeux brillants. Aussi, pourquoi, il nous a laissés seuls. Tewfik sourit en secouant la tête. - Dites-moi que je rêve ! s'écrie-t-il. - Ce n'est pas le cas, souffle-t-elle. Pour moi, c'est une nuit de cauchemar… A. K. (À suivre)