RESUME : Wissam se sent perdue. Elle ne veut pas retourner chez son père. Elle pense à Abdelghani. Elle se doute bien qu'il allait s'inquiéter. Ce dernier se rend à la boutique dès le matin… 11eme partie -Mais Wissam n'est pas une enfant ! s'exclame Karima. Elle ne peut pas la punir comme si elle en était une ! - Maintenant qu'elle sait que la situation lui échappe, elle va redoubler sa surveillance et ne la laissera jamais seule. Est-ce que tu peux me refiler son numéro ? lui demande-t-il. Je vais essayer de raisonner sa tante et lui faire comprendre que je suis sérieux avec elle… et elle ne peut pas lui interdire de travailler. Wissam aura l'impression d'étouffer et de vivre à ses crochets. - Et si elle demeure sourde ? s'enquiert Karima. - Ma foi, je crois que j'irais jusqu'à elle, répond Abdelghani. Je n'accepterai pas qu'on la fasse souffrir et que quelqu'un cherche à nous séparer, même si elle ne m'aime pas d'amour. - Si tu es d'accord, je vais téléphoner à ta place, propose Karima. Comme je suis sa patronne, je peux insister. Elle aurait bouclé un mois jeudi. Il faut bien que je la paye pour le travail qu'elle a accompli. Abdelghani ne refuse pas et il la suit derrière le comptoir. Karima compose le numéro dont il prend note mentalement et attend. C'est encore Aldjia qui répond. - Ecoutez, il faut que je lui parle, insiste Karima. Je dois lui remettre son chèque pour qu'elle puisse empocher son salaire. - Elle n'en a pas besoin. Inutile de rappeler, lui recommande Aldjia. Elle rentrera chez elle dès demain. Quand Karima pose le combiné, Abdelghani devine qu'on lui a raccroché. - Elle a dit qu'elle allait partir. Qu'est-ce que tu vas faire ? - Je vais aller trouver sa tante et demander Wissam en mariage, lui dit-il. Je refuse de l'envoyer au diable. J'irai en fin d'après-midi ! - Tu me tiens au courant, n'est-ce pas ? - Bien sûr ! Abdelghani se rend à son travail où sa secrétaire commençait à s'inquiéter. - J'ai appelé chez vous, lui dit-elle. J'ai pensé au pire en n'ayant pas de nouvelles ! Abdelghani enlève sa veste et accepte la tasse de café qu'elle lui a servie, le suivant à son bureau avec quelques papiers à la main. - Est-ce qu'il y a eu des appels ? - Oui, une fille a appelé au moins trois fois. Wissam je crois, lui apprend-elle. Elle a dit qu'elle rappellerait. La secrétaire se tait et recule au sursaut de son patron. Celui-ci s'était étranglé avec son café. Il tousse un bon moment, avant de pouvoir retrouver son souffle. - Wissam ! Elle n'a rien dit d'autre ? - N… non, dit la secrétaire après avoir réfléchi. C'est tout… Au moment où elle se tait, le téléphone sonne. Abdelghani décroche rapidement. Sur son visage pâle, un peu de rougeur lui monte aux joues. Il ne tarde pas et raccroche. Il prend sa veste et recommande à sa secrétaire : - Si on appelle, dites-leur que je suis absent jusqu'à samedi. - Une urgence ? s'enquiert la secrétaire en le suivant dans le couloir. - Pour cette fois, c'est une affaire de cœur… Et Abdelghani part en courant. Il doit faire vite s'il ne veut pas que Wissam se fasse remarquer et embarquer… A. K (À suivre)