Les VIIe journées pédiatriques de l'EHS pédiatrique de Canastel, le seul existant à l'échelle nationale, par-delà le bilan de 10 années de fonctionnement, a surtout été l'occasion pour les participants de souhaiter plus que jamais d'unifier les efforts entre cliniciens et généticiens, et ce, pour faire face aux problèmes de santé publique. Les travaux de ces VIIe journées qui se sont tenus hier à l'hôtel Sheraton d'Oran, ont justement été placés sous le thème de “la génétique”, une façon de faire de cette science un défi à développer dans notre pays et qui apporterait des réponses aux attentes de la population quant à la prise en charge de pathologies et plus largement des réponses à certains problèmes de santé publique. L'exemple type est venu d'une communication sur les cas de “rétinoblastome” qui est une tumeur de l'œil et qui, selon la communicante, “fait des ravages en Algérie… avec une forte mortalité chez les enfants”. Cette tumeur est dans 40% des cas héréditaire et le patient finit par perdre ses yeux et décède lorsqu'il n'est pas pris en charge à temps. En moyenne, ce sont 12 cas qui sont signalés chaque année rien qu'au niveau de l'EHS pédiatrique. Ce qui est trop important, ont poursuivi les spécialistes. Or la prévention avec le diagnostic d'ADN, le diagnostic moléculaire pourrait à terme permettre l'éradication de cette pathologie. à l'étranger aujourd'hui, le rétinoblastome ne cause plus de décès. En Algérie, lorsque le diagnostic est établi par un ophtalmologue, cela signifie que la rétine est déjà touchée et donc le pronostic vital pour sauver les yeux est déjà engagé. Mais il y a nombre incalculable d'autres pathologies qui peuvent voir leur incidence baissée si on allait vers le développement de laboratoires de biologie moléculaire. Hier, lors des débats, les participants ont souhaité que soient mises en place au plus vite des structures, que les pouvoirs publics dégagent des moyens financiers pour la création de ces laboratoires. À l'heure actuelle, des parents, des malades lorsqu'ils veulent un diagnostic ADN quelque soit la pathologie, sont contraints de se rendre à l'étranger à leurs frais. En marge de ces journées pédiatriques, l'administrateur de l'établissement a annoncé que d'ici 10 jours, un service d'urgences chirurgicales pédiatriques serait ouvert à l'EHS Canastel. C'est une information troublante puisque cet établissement, qui fonctionne depuis 10 ans, va seulement maintenant se doter d'un tel service. Par ailleurs, le premier service de neurologie pédiatrique verra aussi le jour durant l'année 2010 au sein de ce même établissement. Le directeur, nouvellement installé, reconnaît que l'EHS pédiatrique de Canastel souffre de problème de moyens. “Il est sous organisé et sous-équipé”, lâchera- t-il, en guise de constat pour un établissement unique à l'échelle nationale et qui assure plus de 30 000 consultations par an.