Le fondateur du GSPC sera encore une fois jugé par contumace dans une affaire de terrorisme qui sera traitée le 1er juillet prochain par le tribunal criminel près la cour d'Alger. En effet, Hassan Hattab, alias Abou Hamza, sera jugé avec son beau-frère Rabie Cherif Saïd qui s'est rendu aussi aux autorités, ainsi que Abdelmalek Droukdel, “émir” actuel du GSPC toujours en activité, et Saïfi Amari alias El-Para, “émir” de la zone 5 (région est,) qui se trouve en détention actuellement. Hattab continue d'être jugé par contumace. Grand nombre de ses procès dans différentes cours ont dû être reportés ou jugés par défaut. Ce qui suscite des interrogations, surtout de la part des avocats des autres accusés qui exigent sa présence au tribunal pour être jugé d'autant que, officiellement, il est entre les mains des autorités depuis sa reddition fin septembre 2007. Cependant, au niveau de la justice, on le considère toujours comme “fugitif”. Selon des sources judiciaires, la justice se base sur le renvoi de la chambre d'accusation “tant que Hattab n'a pas été auditionné par le juge d'instruction lors de l'enquête, il est considéré en fuite et sera donc jugé par contumace”. Notre source nous a expliqué que la non-présentation de Hattab devant la justice est liée à son absence dans les enquêtes préliminaires menées par les services de sécurité. C'est le même cas pour Amari Saïfi alias El-Para, le numéro 2 du GSPC qui se trouve en détention depuis son extradition, le 27 octobre 2004, vers l'Algérie par les autorités libyennes, après son arrestation par les rebelles du MDJT du Tchad. El-Para avait lancé un appel, il y a quelques mois, du lieu de sa détention à ses ex-compagnons pour déposer les armes, à épargner le sang des musulmans. Il a appelé aussi ses anciens lieutenants, à savoir Abdelhamid Abou Zeïd et Abdelhak Abou Khabab, de renoncer aux opérations de kidnapping des étrangers. Pour plusieurs observateurs, Hassan Hattab ne sera pas présenté devant la justice, du moins pour le moment. Sa condamnation risque de chambouler le processus de repentance et de reddition de ses ex-acolytes, surtout que plusieurs terroristes se sont rendus suite à ses appels qu'il a multipliés depuis sa reddition. Il a, par ailleurs, exhorté les activistes du GSPC à déposer les armes et à se rendre dans le cadre de la réconciliation nationale initiée par le président Abdelaziz Bouteflika. Il avait même accusé l'“émir” du GSPC, à savoir Abdelmalek Droukdel, de transformer “l'Algérie en un second Irak” suite aux attentats kamikazes. Si Hattab ne s'est rendu aux autorités qu'après l'expiration du délai fixé dans les textes d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, adoptée par voie référendaire en septembre 2005, des sources proches du dossier affirment que ce dernier aurait chargé son avocat lors de sa “trêve” et aurait bénéficié de ces mesures dans leurs délais.