L'économie de la bonne gouvernance Le chantier en matière de communication inhérente au plan quinquennal de développement doté d'une enveloppe de 286 milliards de dollards est lancé depuis plusieurs semaines via les médias lourds et les déclarations des ministres. Un bon point pour le gouvernement. En revanche, les observateurs enregistrent un silence sur l'évaluation du programme de relance précédent. Comme si on pouvait faire l'économie d'un tel exercice de bonne gouvernance sans courir le risque de reproduire les mêmes erreurs. Une telle attitude incompréhensible de nos dirigeants ouvre le champ à toutes les supputations sur l'utilisation de l'argent du nouveau plan Marshall. Force est de constater de nouveau que les instruments de contrôle, aujourd'hui, restent soit inefficients, soit pas encore opérationnels comme l'organe de lutte contre la corruption ou encore gelés comme la Cour des comptes. Une telle faille risque de ne pas interrompre le cycle de scandales à répétition. Faute d'être combattue, la tchipa risque également de consacrer les surfacturations en vue de dilapidation de deniers publics ou de transfert illicite de capitaux vers les comptes off shore à l'étranger. Sur ce point, nous sommes, pour l'instant, mal armés pour contrer la corruption. Par ailleurs, si l'orientation des investissements publics vers le développement des ressources humaines est à encourager, il reste là également à savoir si une bonne partie de l'argent dégagé ira directement à la formation, l'amélioration des connaissances, l'acquisition des savoir-faire, le renforcement de l'expertise nationale. Ou bien à l'infrastructure. En d'autres termes, on va ériger une multitude d'espaces d'enseignement, d'universités, de complexes de santé, de centres de formation professionnelle sans aller à l'essentiel : l'amélioration de la qualité de la formation et le renforcement de nos capacités de management et d'expertise. À ce titre, en dépit de l'effort sans précédent, les dépenses en matière de recherche au cours du plan quinquennal ne dépassent pas 1% du PIB, soit le minimum pour espérer une contribution significative au développement durable du pays. Enfin, ce plan quinquennal pourrait être notre dernière cartouche pour asseoir notre développement durable. Si on ne tire pas profit de ces investissements publics massifs, nous ouvrons une période pleine d'incertitudes pour notre population. En un mot, nous allons droit au mur, si nous n'adoptons pas les pratiques de bonne gouvernance dans les années à venir. LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI