El-Hasnaoui Amechtouh et cheb Anouar enflamment la première soirée, transportant ainsi le public, très nombreux. Celui-ci a exulté. Le coup d'envoi de la première édition du festival de Tikjda, organisée par la direction de la culture de Bouira, sous le patronage du wali, a été donné par le wali de Bouira, avant-hier, coïncidant ainsi avec les festivités du 5 Juillet commémoratives de la fête de l'indépendance et de la Jeunesse. Le décor naturel féerique de la région de Tikjda sert donc d'arrière-plan à ce festival et à la scène qui abritera le festival durant trois jours, où la musique s'octroiera la part du lion. Lors de la cérémonie officielle, le public a, d'abord, apprécié la prestation de la troupe nationale de la Protection civile venue spécialement pour la circonstance. Celle-ci a fredonné quelques chansons patriotiques, dont le célèbre titre Ayama azizen du défunt Farid Ali. Ce chant a été écouté avec grande attention par les spectateurs, et le silence religieux et impérial du lieu s'est confondu avec les larmes des anciens, ceux qui ont vécu la Révolution et subi la colonisation. Ensuite, le wali de Bouira, Ali Bouguera, a pris la parole pour le discours officiel, durant lequel il a mis l'accent sur l'importance de cet événement qui propulse la culture d'un côté, et le tourisme de montagne, de l'autre. M. Bouguera a rendu hommage, dans son allocution, aux martyrs qui se sont sacrifiés pour l'indépendance de l'Algérie. Place ensuite à la musique, et c'est le chanteur El-Hasnaoui Amechtouh qui a ouvert le bal. Madjid Aït Rahmane de son vrai nom, El-Hasnaoui Amechtouh a, dans son récital, fait une magnifique démonstration de son grand talent, en interprétant des titres immortels du défunt, le grand cheikh El-Hasnaoui. Chikh Amokrane a été la première chanson qu'El-Hasnaoui Amechtouh a interprétée, un chef-d'œuvre musical qui trace dans un beau tableau, la vision du saint Cheikh Amokrane d'une société idéale, ainsi que les conseils qu'il prodiguait pour que la fraternité règne et les valeurs s'installent. Suivra la sublime chanson Amrahva slahavav (bienvenu aux amis), comme une manière de souhaiter la bienvenue à l'assistance, formée essentiellement de familles, venues nombreuses des quatre coins de la wilaya. Chantant les différentes facettes de la chanson algérienne, comme son idole, il a interprété en arabe algérien la célèbre chanson Choufou Lghzal qui a donné une ambiance particulière dans les nouveaux gradins en bois réalisés par le Centre national des loisirs et des sports de Tikjda (CNLST), afin de garder une esthétique naturelle. L'artiste interprétera le magnifique standard Noujoum El Lil qui est un tableau illustratif de la vie d'émigré. De son côté, cheb Anouar, la perle de Tlemcen, comme se plaisent à l'appeler ses fans, a enflammé la scène. Anouar, qui s'illustre dans le raï, a trouvé un écho favorable auprès des jeunes qui se sont éclatés et défoulés. La célèbre chanson Ana ou ghzali de la grande cheikha Rimiti a fait vibrer plus d'un. Anouar a ensuite enchaîné les titres, notamment Ouahran rouhti khsara, un patrimoine culturel qui a été fredonné par les milliers de personnes présentes, ou encore Dak Lahbib dans le genre marocain, ce qui a permis, encore une fois, à des centaines de jeunes d'envahir la piste. Cheb Anouar comme El-Hasnaoui Amechtouh ont eu droit à des applaudissements nourris. Une véritable ovation. Par ailleurs, notons la bonne gestion de la soirée de la part des organisateurs, qui ont su maîtriser leur sujet. De plus, un écran géant a permis aux spectateurs de suivre, de loin, le spectacle. Et la fête continue à Tikjda !