Fin d'année sous haute tension à l'Ecole nationale supérieure des sciences politiques de Ben Aknoun. Le torchon brûle, en effet, entre les étudiants de 1er année master et l'administration, à sa tête le directeur des études de ce nouvel établissement supérieur. La situation de conflit est telle que les futures diplômés de l'ENSSP ont décidé de boycotter les examens de rattrapage prévus cette semaine. Entamés le 3 juillet dernier, ces examens consistent à donner une nouvelle chance aux étudiants pour refaire tous les modules qu'ils ont ratés en obtenant moins de 10/20. Il faut préciser, à ce propos, que l'obtention au minimum d'une note de 10/20 à chacun des 14 modules enseignés est la condition sine qua non pour le passage d'un semestre à l'autre, et ce quelle que soit la moyenne générale obtenue par l'étudiant. Et c'est là où le bât blesse. À en croire la requête (signée par 52 étudiants) adressée par les concerné à la Présidence, à la tutelle et aux deux chambres parlementaires, “sur les 74 étudiants qui y poursuivent leurs études, pas moins de 48 sont touchés par les examens de rattrapage alors qu'ils ont pu décrocher une moyenne de plus de 10/20”. Selon le même document, les étudiants se sont, tout au long du cursus, rapprochés de l'administration en vue de connaître le système pédagogique appliqué et les conditions de passage d'un semestre à l'autre. “Mais l'administration a toujours refusé de nous en informer.” Ce n'est que ces derniers jours et à l'occasion des examens de rattrapage qu'ils sont revenus à la charge. “Et, surprise. Le directeur des études nous rétorque que tous ceux qui ne parviendraient pas à décrocher un 10/20 pour chaque module sera automatiquement exclu de l'école, et ce, sans aucune exception.” Et d'ajouter : “Le système de passage ou de réussite avec des dettes ne sera aucunement appliqué.” Alors que, précise encore la même requête, “cette formule est un droit accordé par le système LMD”. Et sa non-application “pourrait menacer l'avenir de nombreux étudiants. D'autant que nous sommes en post-graduation”. Avant de décider du boycott des examens de rattrapage, les étudiants de la première promotion de l'Ecole nationale supérieure des sciences politiques ont tenté de discuter avec l'administration et ont tenu “un rassemblement pacifique dans l'enceinte de l'école”.