Le torchon brûle toujours entre les étudiants de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire et leur directeur. Aucun compromis ne se profile à l'horizon. Les étudiants qui ont tenu hier après-midi une conférence de presse à l'ENSV persistent et signent. “La grève illimitée ne s'arrêtera pas. Nous poursuivrons notre mouvement jusqu'au départ du directeur de l'école et de tout son staff administratif”, déclare un représentant des grévistes. Et d'ajouter : “Depuis dimanche dernier, les grévistes ont quitté l'école et poursuivent la grève de 8h30 à 16h dans la cour et à l'entrée de l'école qui fonctionne le plus normalement sur le plan administratif.” D'ailleurs, ignorant le mouvement des étudiants, l'administration, qui “a restitué” jeudi dernier les lieux assiégés depuis le 23 mai dernier par les grévistes, est allée jusqu'à reprogrammer le dernier examen qui n'avait pas eu lieu car coïncidant avec le premier jour du débrayage pour le 20 juin prochain. Cependant, à en croire les propos du représentant des étudiants de l'école vétérinaire, l'administration aura du mal à remplir les salles d'examens car les grévistes ne seront pas au rendez-vous. “Nous n'allons pas faire l'examen. Nous poursuivrons notre grève illimitée jusqu'à satisfaction de nos revendications”, note le conférencier. Selon ce dernier, l'objet de la conférence de presse est “d'informer le lecteur sur la situation qui prévaut au sein de l'école vétérinaire et surtout rectifier les contre-vérités de la tutelle”. Et de révéler que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique parle de “commission d'enquête”, et n'a jamais enquêté sur quoi que ce soit. Nous avons eu la visite à trois reprises de représentants du ministère qui devaient préparer le terrain pour la venue d'une commission d'enquête qui devait commencer sa mission lundi dernier. Mais à ce jour, rien de concret n'a été fait. “En fait, même le document dont nous détenons une copie, remis aux étudiants par les représentants du ministère de l'Enseignement supérieur en réponse à la plate-forme de revendications” , ne porte ni en-tête du ministère ni cachet ni signature. “Ce n'est donc pas un document officiel”, conclut le conférencier. Ledit document-réponse souligne que suite à la grève des étudiants, à la fermeture de l'école, à l'envoi de la commission d'enquête et après étude des questions soulevées par les étudiants, l'administration de tutelle a arrêté une série de mesures pédagogiques. Quant au départ du directeur et de ses collaborateur, la tutelle estime que “la question ne peut faire l'objet de revendication des étudiants”. Pour ce qui est “des problèmes relationnels avec le directeur”, un rapport a été remis par la commission au ministre.