Un blackout s'est abattu sur canal+. La série Flashforward a fini par débarquer, jeudi dernier, sur la chaîne à raison de deux épisodes par semaine, à 19h45. Même si cette série ne dure qu'une saison, elle est palpitante et aurait pu remplacer Lost. Dans Flashforward, il suffit que l'humanité entière tombe dans les pommes pendant cent trente-sept secondes pour que le monde parte à vau-l'eau. Les avions tombent, les voitures s'encastrent, les bâtiments explosent, les macchabées s'empilent, rien ne va plus, c'est la gabegie. Le réveil est pire : les survivants sont désormais extralucides ou presque, puisque pendant leur perte de conscience, ils ont entrevu ce que sera leur vie six mois plus tard. Allez vivre normalement après ça. Impossible pour Mark, agent du FBI à Los Angeles. Il s'est vu en train de résoudre l'énigme du black-out, il va donc résoudre l'énigme du black-out. Sur ce postulat alléchant, l'intrigue déroule fausses pistes et chausse-trapes, entrecroise questions philosophiques, enquêtes policières et cheminements individuels, avec un art consommé du suspense. Additif ? Et comment ! Ecrit par les scénaristes de The Dark Knight et 24 Heures chrono, d'après un roman SF de Robert J. Sawyer, Flashforward était même annoncé comme la relève de Lost. Erreur. Moins machiavélique et tortueuse que Lost, la série a été arrêtée au bout d'une saison, l'audience dans les talons. Ils sont fous, ces Américains !