Le rideau tombera dimanche sur le Soccer City, le bien dénommé stade de Johannesburg. La 19e édition de la Coupe du monde, la première africaine, aura tenu toutes ses promesses. Sauf pour les 6 sélections du continent, larguées dès le premier tour, mis à part le malchanceux Ghana. Dans sa conception actuelle, ce sera probablement l'ultime phase finale organisée sur le continent, tant elle aura été coûteuse et contraignante. Sur le plan compétitif, ce qui l'a caractérisée et fait son charme, c'est le constat avéré que rien ne peut se calculer et se jouer sans tenir compte des réalités des terrains de compétition. Autre évidence : qui n'avance pas recule forcément. Ce Mondial a été celui des déceptions, des projections erronées, des géants apparus sur le terrain avec des pieds d'argile. La notoriété si on n'y prend pas garde rend sourd aux avertissements et aveugle face aux réalités. Des favoris en puissance ont ainsi oublié que les autres participants ont avancé, progressé. Le nivellement des valeurs, de plus en plus apparent, fait que les forts, ou prétendus tel, doivent redoubler d'ardeur, de hardiesse, de prouesses pour confirmer leur statut. Ceux qui ont calculé “en aparté” en ont eu pour leur compte. Le gagnant numéro un de cette Coupe du monde est incontestablement l'Afrique du Sud. Elle a pleinement réussi son pari. Stades magnifiques, pelouses impeccables, accueil sympathique, public sportif jusqu'au bout. Réussite organisationnelle, succès d'audience, couverture TV au top. Cela a marché comme sur des roulettes. Et pas seulement dans le domaine sportif ! Les sceptiques, les détracteurs et ceux qui préparaient en secret la délocalisation en Australie, en ont eu également pour leur compte. Des mésaventures et incidents il y en quand même eu. La Fifa y a une grande part de responsabilité. À commencer par les amères surprises réservées par le ballon, conçu pour ce Mondial, mais particulièrement décrié par joueurs et techniciens. Et même par les spécialistes de la Nasa. L'arbitrage souvent hors-jeu a commis des fautes flagrantes. Elles ont faussé les résultats de rencontres et par conséquent du tournoi lui-même. À ce niveau, c'est particulièrement grave. La Fifa, puissance tutélaire du football mondial, si prompte à réagir en d'autres domaines, mérite bien en cela d'être blâmée.