Il aura fallu attendre 80 années pour que l'évènement majeur de la planète football atterrisse en Afrique. Le berceau de l'humanité n'aura certainement pas raté l'occasion pour rappeler au bon souvenir des habitants des 5 continents la richesse de cette terre rouge et ocre que certains se plaisent à appeler le contient noir. Pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde de la Fifa, le continent africain, par le biais de l'Afrique du Sud, va enfin accueillir, du 11 juin au 11 juillet, le plus grand rendez-vous de football à l'échelle planétaire. Trente-deux équipes convoitent le trophée mis en jeu au cours de cette compétition comprenant au total 64 matches qui seront disputés dans les dix stades des neuf villes choisies pour l'événement. Il faut dire que la cérémonie inaugurant la 19e édition de la Coupe du monde de football, ouverte, hier, en Afrique du Sud à Johannesburg au stade Soccer City, dont la forme de calebasse symbolise la fierté de tout un continent, s'est déroulée dans une ambiance africaine et a été suivie par des millions de téléspectateurs à travers le monde. Cette cérémonie, baptisée "Bienvenue chez vous en Afrique" qui a duré plus de 40 minutes, a mis en scène plus de 1.500 artistes, avec comme tête d'affiche le chanteur américain de R&B R. Kelly qui a interprété l'hymne du tournoi intitulé "Sign of a Victory", notamment avec des choristes en blanc et argent et des figurants portant les drapeaux des 32 nations qualifiées. Puis, les choeurs ont égrené les noms des 32 pays, dans l'ordre alphabétique, terminant par un sonore "South Africa" hurlé par le stade. Outre R. Kelly, il y avait aussi comme tête d'affiche le King du raï Cheb Khaled, qui a interprété une de ses chansons "Didi". Tandis que les vuvuzelas vrombissaient sans discontinuer, les danseurs et musiciens ont investi la couverture posée sur la pelouse afin de la préserver pour les joueurs de l'Afrique du Sud et du Mexique, qui ont donné le coup d'envoi à 16 heures. En costumes colorés ou en tenues traditionnelles, tous ont chanté et dansé aux musiques de l'Afrique, du kwaito sud-africain au raï du Maghreb, pendant que le stade se remplissait, écoulant de monstrueux embouteillages. Effectivement, quelque 90 000 spectateurs, formant une marée or et verte, qui sont les couleurs de l'équipe nationale, ont écouté des chansons en provenance des six équipes africaines représentées à ce Mondial en l'occurrence l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Nigeria. Par ailleurs, le Mondial 2010 s'est ouvert de façon spectaculaire par un ballet aérien avec trois chasseurs supersoniques, puis cinq avions d'acrobatie à l'empennage peint aux couleurs du drapeau de la nation arc-en-ciel à savoir le vert, le rouge, le jaune, le bleu, le noir et le blanc. En outre, les tribunes du Soccer City ont vu se dessiner une Afrique en patchwork grâce à des carrés géants de tissus aux motifs traditionnels, un tableau représentant les cinq continents dont le Continent noir à savoir l'Afrique était au centre du monde. Suivi par l'animation de sept tableaux en tout par des danseurs, à savoir un scarabée bousier géant qui pousse un ballon dans l'enceinte du stade de Soccer City, et bien d'autres. Par ailleurs, l'archevêque Desmond Tutu s'est trémoussé au rythme des tambours, et la foule a vibré quant à l'apparition du visage de Nelson Mandela sur les écrans pendant une chanson inspirée par un message de l'ancien président sud-africain intitulé "La générosité de l'esprit humain peut surmonter toute l'adversité grâce à la compassion et la bienveillance, nous créons l'espoir". Nelson Mandela symbole de la nation sud-africaine a malheureusement annulé à la dernière minute sa venue au stade de Johannesburg en raison du décès de son arrière-petite fille Zenani à l'âge de 13 ans dans un accident de voiture jeudi soir. Parmi les vedettes qui ont participé à ce grand événement, le trompettiste sud-africain Hugh Masekela et le Nigérian Femi Kuti ont fait danser les tribunes. D'autre part, le premier président noir du pays, M. Nelson Mandela, avait demandé d'inclure dans le spectacle une chanson britannique intitulée " Hope " (espoir), qui devait être interprétée par le jeune ténor sud-africain Siphiwo Ntshebe. Mais celui-ci est décédé d'une méningite le 25 mai à l'âge de 34 ans et a été remplacé par le vocaliste Timothy Moloi. Si on est loin des show à l'américaine, cette cérémonie surpasse toutes les autres par son authenticité et son originalité et porte haut les couleurs de l'Afrique.