Pour ceux qui se rendent à Tlemcen et qui évitent involontairement de faire une virée du côté des grottes de Béni-Add auront certainement raté une si belle occasion de découvrir les stigmates divines des ères préhistoriques. Situées à seize kilomètres de la ville des Zianides en allant vers Sidi Bel-Abbès, les grottes de Béni-Add, relevant de la municipalité d'Aïn Fezza, connue pour ses eaux naturelles, offrent au visiteur une vue étrange et magistrale. Un don de la nature qui s'étend jusqu'au Maroc sur une distance de 145 km de roche calcaire composée de stalactites et de stalagmites d'une longueur maximale de 18 mètres. Notre guide nous apprendra que cet endroit féérique date depuis des siècle. La visite est guidée et organisée et ne se fait qu'à partir de 14 heures, car il faut tout simplement gérer de façon rationnelle la quantité d'oxygène qui se dégage des gouttelettes qui émanent des stalactites. Une fois dans cette cavité suffisamment éclairée, creusée dans le massif de Tlemcen, l'admirateur est pris d'une fraîcheur surprenante. Dans la partie algérienne, la visite est limitée à 1 400 mètres seulement puisque le passage a été bloqué bien avant l'Indépendance par une masse de béton de 60 m2 que les Français ont lâché afin de ne pas permettre aux moudjahidine de se réfugier et de se ravitailler en munitions à partir du royaume chérifien, nous dit-on. Pour dégager ce béton, il faudra surtout éviter d'utiliser le marteau-piqueur ou la dynamite pour éviter l'effondrement de certaines parties des différentes galeries, nous apprend notre interlocuteur. La solution, selon lui, est l'utilisation de produits chimiques afin de laisser intacte toute la richesse qui s'y trouve. Une richesse composée de plusieurs configurations sculptées naturellement, grâce à la volonté de Dieu. On peut y contempler donc “la statue de la liberté”, “la réplique de l'actuelle Coupe du monde”, “la statuette de l'émir Abdelkader”, “la chambre du roi”, “la tête d'un dinosaure”, “le kremlin ainsi que le palais royal d'Angleterre” à l'envers, “le berger et son chien”, “la femme est son bébé”, “le chameau”,”le boa” et toutes sortes de statuettes dont le nombre dépasse facilement les 200. Bref, une curiosité de la nature qui pourrait faire partie des autres merveilles du monde, en faveur de laquelle les techniciens du parc national s'attellent à convaincre le ministère de la Culture afin de la classer à sa réelle valeur.