Le Comité national de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps) a reçu, hier après-midi, une délégation de staffeurs et conseillers politiques américains. Cette rencontre, rehaussée par la présence notamment de l'ex-championne olympique en athlétisme, Hassiba Boulmerka, intervient au lendemain de la visite des six membres de la délégation US, dont 5 femmes et un homme, dans les camps de réfugiés sahraouis. Dans son exposé, le président du Cnasps, Mahrez Lamari, a rappelé les missions de son organisation qui, précisera-t-il, “est l'émanation de la société civile, dans toutes ses composantes”. Il a également explicité l'action de solidarité du Cnasps au peuple sahraoui, qui épouse à la fois “la légalité internationale” et “les positions constantes” de l'Algérie vis-à-vis du droit des peuples d'Afrique à disposer d'eux-mêmes. D'autres membres du comité l'ont succédé, comme le Dr Ayachi, ex-président du Croissant-Rouge algérien, pour réitérer la justesse du combat du peuple sahraoui et leur attachement à l'application des résolutions des Nations unies, pour replacer l'actuel conflit maroco-sahraoui dans son contexte historique, afin de prévenir sur certaines thèses développées ou mises en avant par Rabat, qui consistent à réduire une question de décolonisation à un conflit opposant le Maroc à l'Algérie ou à déplorer la fermeture des frontières algéro-marocaines, en taisant les faits réels qui sont à l'origine de cette fermeture. L'intervention du Dr Ayachi a été axée surtout sur “les violations massives et répétées” des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, sur “l'insuffisance de l'assistance alimentaire aux réfugiés sahraouis”, ainsi que sur “la spoliation” des ressources naturelles du territoire sahraoui sous occupation marocaine. Le militant des droits humains s'est, en outre, demandé si la communauté internationale pouvait ainsi permettre que “les droits de l'Homme soient foulés quotidiennement et ce black-out imposé par le Maroc (sur les territoires sahraouis occupés)”. De leur côté, les collaborateurs et conseillers des élus américains ont tenté de donner une idée sur leur travail. Ils devront rendre compte de leur courte visite chez les Sahraouis, puis du voyage qu'ils feront incessamment au Maroc. “Notre rôle est de rendre compte des faits à nos supérieurs qui, à leur tour, les transmettront au Congrès”, a révélé le membre de la délégation. D'après eux, le travail se répartirait entre “la politique étrangère, les libertés religieuses et les droits de l'Homme”. Dans leurs témoignages, les Américains se sont dits impressionnés par “l'organisation sociale” dans les camps de Tindouf, malgré la difficulté des conditions climatiques et la faiblesse des moyens. Le rôle déterminant joué par la femme sahraouie, ainsi que la volonté des réfugiés d'en finir avec l'occupation marocaine “par les voies pacifiques”, sont aussi parmi les éléments qui les ont le plus marqués. “Le peuple sahraoui, contrairement à ce qui est rapporté, porte les mêmes valeurs que le peuple américain. (…) C'est un peuple qui a des valeurs”, a déclaré une des membres de la délégation, se référant, entre autres, à la liberté. Une autre Américaine a, quant à elle, posé une question, l'unique question, pour comprendre en quoi le rôle de l'Espagne, l'ancienne puissance administrante, a été “négatif”. En marge de la rencontre, Trent Walters, le seul homme de la délégation, a reconnu qu'une visite d'une semaine est insuffisante pour “relater 35 ans de souffrance” des Sahraouis. Il a, en outre, laissé entendre que le conflit du Sahara occidental réunit “plusieurs acteurs”, citant notamment les USA, la France et l'Espagne.