L'affaire de l'entrepreneur escroc de Tlemcen n'en finit pas de livrer ses secrets de procédure. Cet individu, connu sous le nom de “El-Haïcha”, qui a déjà été emprisonné pour soutien au terrorisme puis libéré à la faveur des mesures de clémence mises en œuvre par l'Etat, a réussi un tour de main extraordinaire en créant en un temps record une entreprise de travaux publics puis de faire main basse sur une somme dont on avance le montant de plus de 100 milliards de centimes avant de fuir à l'étranger où il est activement recherché. Il a réussi avec certaines complicités que l'enquête en cours permettra d'en préciser l'ampleur, à se voir confier des projets importants, comme la réalisation de la cour de justice (chantier abandonné par le mis en cause), des cités d'habitat de l'Office public de gestion immobilière, des chantiers privés également inachevés, sans justifier des garanties contractuelles en contrepartie. Dans le cadre de l'enquête prise en charge par le parquet, le magistrat instructeur vient de placer en détention préventive le directeur de la Banque nationale d'Algérie, le nommé S. D. et sa proche collaboratrice Mme H., pour avoir octroyé des crédits importants sans pour cela vérifier l'authenticité de la “main levée”, document qui s'est avéré en définitive faux et de nullité absolue. Cette affaire a défrayé la chronique à Tlemcen et chaque partie y va de sa version. En tout cas, c'est pratiquement l'escroquerie la plus importante pour cette wilaya de l'Ouest qui va devoir en supporter les conséquences financières au moment où de vastes chantiers sont en cours au titre de la préparation de l'importante manifestation “Tlemcen capitale de la culture islamique” qui se profile à l'horizon 2011.