Selon les experts et les professionnels de la santé et de la démographie, des mesures doivent être prises pour que le développement socioéconomique suive la courbe des augmentations des naissances. La sensibilisation doit être orientée vers l'espacement des naissances et la contraception. La journée mondiale de la population célébrée le 11 juillet a été marquée par une rencontre autour de ce thème au centre de presse d'El Moudjahid. Des représentants du ministère de la Santé ont animé le forum qui a vu la présence de plusieurs experts et professionnels. Le premier responsable de la santé, qui devait prendre part à la rencontre, a été retenu par le Conseil des ministres. Célébrée cette année sous le slogan “Tout le monde compte”, la journée du 11 juillet a été l'occasion pour insister sur l'importance capitale de disposer de données précises sur l'évolution de la population et de ses besoins. C'est ce que recommande l'ONU en précisant que c'est la condition sine qua non “pour assurer le succès des politiques de développement et la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement”. Il faut savoir à ce propos que de 35,6 millions d'habitants recensés par l'ONS au 1er janvier 2010, la population atteindra les 36,3 millions en 2011. Car les naissances enregistrent une nette progression depuis le début des années 2000, révèle le professeur Belkhodja, pionnière dans la planification familiale. Le taux d'accroissement naturel qui est passé de 1,92% en 2008 à 1,96% en 2009, soit 690 015 personnes en valeur absolue sera maintenu. Le nombre des naissances a en effet augmenté de 4% en 2009 en atteignant les 849 000 naissances avec prédominance du sexe masculin, soit 105 garçons pour 100 filles alors que la mortalité infantile connaît une légère progression et les mariages ont augmenté de 3%. Les chiffres de l'ONS indiquent que 10 millions de femmes sont en âge de procréer. Cependant, note le professeur Belkhodja dans son intervention, les femmes se marient de plus en plus tard et donc leur première grossesse “est une grossesse à risque qu'il faut prendre en charge sur le plan médical”. Une urgence que les services concernés notamment les CHU ne peuvent malheureusement pas couvrir à 100% en raison du nombre important de femmes qui arrivent pour l'accouchement. “Trois à quatre femmes par lit, d'autres à même le sol, les maternités sont dépassées et cette surcharge influe négativement sur la qualité des prestations prodiguées à la mère et son bébé. Trouver une place en maternité est aujourd'hui un véritable challenge”. Selon l'oratrice, les naissances de ces dernières années ont dépassé les prévisions “car on n'avait pas prévu que les cohortes nés entre 1970 et 1985 allaient se marier vers la trentaine et faire leur premier enfant à la première année de l'union”. Cette progression engendre des besoins tels que la scolarité, le travail, le logement… que les responsables politiques doivent prendre en charge. Ceci veut dire que tout plan de développement socioéconomique passe par l'étude et l'analyse de l'évolution de la population. C'est en tout cas le message que les animateurs du forum ont tenu à lancer à l'occasion de la Journée mondiale de la population.