Cette étude fait ressortir aussi le fait que l'âge du mariage en Algérie a reculé se situant majoritairement dans la tranche d'âge entre 30 et 40 ans. Les chiffres sont du ministère de la Santé et de la population : 61,4% des femmes en âge de procréer ont recours à la contraception. C'est en tout cas ce que le directeur adjoint chargé de la recherche et des études au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Faouzi Amokrane, a déclaré hier à l'ouverture de la Journée mondiale de la population, célébrée cette année par l'Organisation des Nations unies (ONU) sous le thème “La planification familiale : un droit, faisons-en une réalité.” Ce dernier s'est dit favorable à la diversification des moyens de contraception en Algérie, tout en laissant aux femmes le choix des moyens qu'elles estiment adéquats. Dans leurs débats, les experts qui ont pris part à cette rencontre ont abordé l'âge du mariage en Algérie, faisant remarquer que les études menées par le ministère de la Santé, en coordination avec les organisations onusiennes, relèvent que l'âge du mariage en Algérie, qui a régressé, se situe à 30 ans et plus pour les deux sexes. Les raisons de ce recul, expliquent-ils, résident dans les mutations que connaît la société, notamment la volonté des filles d'avancer dans leurs études et leur désir de préserver leur emploi, outre des facteurs socioéconomiques, dont le plus important est le problème du logement. Evoquant la fécondité, évaluée à 2,27 enfants par femme, les experts ont tiré la sonnette d'alarme quant au renouvellement des générations en cas de régression du taux de natalité à 2,1 enfants par femme, taux prévalant actuellement dans les pays européens. À ce propos, le Pr Ladjali Malika, de l'Institut national de la Santé publique et membre actif dans la promotion de la famille algérienne et la planification familiale depuis les années 60, a indiqué que “les moyens de contraception ont libéré la femme en lui ouvrant les portes du monde du travail et en lui permettant d'accorder davantage d'intérêts à sa famille à la faveur de la planification familiale et l'espacement des naissances”. Aussi a-t-elle appelé les autorités publiques à fournir les moyens de contraception, tout en investissant dans l'éducation médicale des femmes. Les sages-femmes, a-t-elle fait observer, ont joué un rôle majeur dans la planification familiale, notamment dans les régions où les médecins spécialistes font défaut, assurant que les mentalités ont évolué en matière de planification et d'espacement des naissances. De son côté, le représentant du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) à Alger, M. Lindsay Edouard, a souligné que le fonds s'est impliqué dans la défense de la dignité humaine dans le cadre de la réalisation des objectifs du Millénaire pour la santé, l'éradication de la pauvreté et de la famine, ainsi que l'amélioration des conditions de santé dans le monde. Aussi, a-t-il plaidé pour la conjugaison des efforts en vue de promouvoir la santé natale à l'horizon 2015 et de préserver la santé maternelle et infantile, tout en œuvrant à la résorption de la mortalité maternelle et infantile. À cet égard, M. Lindsay a recommandé l'installation de structures sanitaires de proximité pour dispenser des soins en la matière et prôné la formation dans le domaine de la planification familiale, précisant que l'espacement des naissances permet une meilleure prise en charge sur les plans pédagogique, alimentaire et autres. S. I.